Smile, even if you're sad || Khalys

Un sourire sur les lèvres, cela peut dire beaucoup sur les émotions de celui qui le porte.
Joie, amour, jeu, colère, tristesse.
Tout est une question de décryptage.
Le regard aussi. Mais dans celui-ci, c’est l’étincelle de la taquinerie qui se démarque le plus.
Celle de la curiosité également. Bien qu’elle soit perceptible par les actions et les questions.

Dès qu’il est permis, c’est la nonchalance qui l’emporte. Une attitude zen et décontractée, la plupart du temps.
Même si… Le sérieux reprend le dessus lors des missions.
Alors fait place la méticulosité et l’attention à tout. Aux détails visuels et sonores.
L’immobilité aide. La concentration aussi. La vitesse de réaction de même.

Et sous les airs parfois désinvoltes, envahissant et familier, l’autorité peut transparaître.
Pour la sécurité d’un groupe.
Pour rappeler qui est le chef lors d’un écart de conduite.

Pour cacher l’inquiétude.
Car la perte d’un proche, l’un des siens au sens famille ou au sens d’équipe, c’est quelque chose de douloureux.
La réserve émotionnelle est donc présente, malgré tous les airs de sympathie.
Car ce qu’il y a dans le fond du cœur, cette brisure d’antan, celle sur laquelle il a fallu grandir et se construire, c’est ce qui définit l’homme de maintenant.



Taquin & joueur ☆ Curieux ☆ Certaine nonchalance quand il peut se le permettre ☆ Très sérieux en mission, méticuleux, attentif ☆ Autoritaire quand il le faut ☆ Réservé sur sa sensibilité, sentiments, émotions

Fourchette en main, dans le parc, je mets en garde cette espèce de boule de suie mouvante. Elle a des yeux et son regard est froncé. Un ennemi ! Un monstre ! Mais il n'y a pas besoin d'appeler les gardes. Car je suis là. Avec ma fourchette. À lui courir après. L'issue de la bataille est neutre. Le monstre s'est enfui et je suis essoufflé, sous le regard de mon ainé.

Doux temps de l'enfance,
Où candeur est innocence.

Jusqu'à l'annonce terrible. Maman est morte. Je ne comprends pas. Elle va revenir, comme chaque soir, non ? Et pourtant non. Quand je demande, quand je questionne, les visages sont tristes. Maman est morte et je ne la reverrai plus jamais. C'est quelque chose de difficile à saisir à un si jeune âge. Maman est morte et ne me serrera plus jamais dans ses bras, ne me chantera plus de berceuse et son odeur s'estompera... Ainsi que son souvenir dans ma mémoire...

À défaut de mère, j'avais un frère et un père. Pour ne pas être un poids, pour ne pas perdre quelqu'un, je frappais les petits monstres qui s'infiltraient dans la ville à coup de balais. Je me forges comme je peux, avec une présence en moins. Je me fais exubérant et présent. Je me fais vivant et envahissant. Je me fais calme aussi parfois. Le besoin de bouger, le besoin de calme, le besoin de présence autour de moi et celui de solitude dans le même temps. Comme un besoin d'attention, petit j'avais commencé à dessiner sur les murs, jusqu'à ce que grandissant, les feuilles se remplissent d'encre.

Une nouvelle fois, envolée,
Une nouvelle fois, dérobée,

Dix années déjà. Six ans sans ma mère et sans son souvenir. La vie à trois était normale, faite de bonheur et de petites disputes. Jusqu'au nouveau drame. Un drame qui m'est inconnu, excepté pour les grandes lignes.
Papa est mort.
Comme un coup de poignard dans le coeur.
Comme la panique qui me saisit les tripes.
Comme le fait de voir ce qui m'entoure se désagréger au fil des ans.
Est-ce que je vais l'oublier, lui aussi ?
Les monstres... Tout est de leur faute. Je tournais alors mes phases de deuil dans l'idée de vouloir les combattre. Mais aussi jeune, que pouvais-je faire ? Toute ma fougue se tourna vers des bêtises diverses, mais sans gravité. Je ne voulais pas non plus inquiéter Ace. Ni le perdre.

Après une routine malhabile,
Survient la peur immobile.

Adolescent responsable, malgré mes sourires et mes taquineries. J'ai grandi trop vite et je le sais. Ace fait son possible pour moi. Et même s'il ne le montre pas, je sais sa fatigue. Je prends soin de lui quand il rentre, autant que je le peux. Au moins tenir l'endroit où l'on vit. Au moins ne pas l'inquiéter avec mes sentiments. Parfois, je le déteste et lui en veux. Il a connu maman et papa plus que moi. Il en a plus de souvenir là où les miens disparaissent. Et pourtant, je ne peux le détester longtemps. Dualité de sentiments contraires et oscillants dans la tourmente de la crise identitaire de l'âge ingrat.
Et alors que nous étions tous les deux, la pièce autour de nous s'effondre. Le décor change sans vraiment changer, mouvant, vibrant. Une ombre qui brise la fenêtre. Le monstre qui entre dans la pièce. Mon coeur s'affole. Ma chaise se renverse. Je tourne la tête vers Ace qui lui s'était écroulé ? Je n'ai pas d'armes. Je n'ai rien que le couteau de cuisine qui trône non loin. Je m'en saisis, aussi tremblant qu'une feuille. Pourquoi tout est calme ? Pourquoi personne ne crie dehors ? De là où il a surgi ? Ma voix s'étrangle dans ma gorge en appelant le prénom de mon frère. Encore et encore. Alors que le monstre, imposant, gueule ouverte, s'avance, menaçant. Je crie ma détresse. J'avance avant qu'il ne s'en prenne à la seule famille qui me reste. La lame tranche l'air sauvagement. Le monstre n'a rien et je recommence en désespoir de cause, qu'il s'en prenne à moi, qu'il le laisse en paix, qu'il...

Disparu.
Je me laisse tomber sur le sol. Les mains tremblent, les larmes coulent. Le couteau n'a rien, pas éraflure, pas de sang. L'incompréhension est la plus totale. Un regard vers la vitre, elle n'a rien. Un regard vers Ace où le flou est le plus total. Je ne sais pas si je dois aller le voir ou le fuir. Mais la situation fut étrange pendant plusieurs jours.

Suite à cela, je prends conscience de mes peurs et de mon inefficacité. Quand il n'y a pas cours, je m'enfuis dans les champs et vergers. Rester dans les murs n'est pas utile, cela ne fera que me garder prisonnier. La nouvelle de la naissance des Douze se propage aussi. Maintenant, c'est plus clair. Ace, son pouvoir... Dire qu'il n'est pas seul. Et malgré la peur première d'avoir vécu son déclenchement, je reste présent là où d'autres se détournent par peur. Taisez-vous avec vos mots. Partez avec vos regards. Vous ne comprenez juste pas ce qui se passe, c'est votre peur qui parle. Mon frère reste mon frère. Ace est Ace.    

Une voie dessinée,
La détermination gravée.

Ce que je vis au jour le jour ne me donne pas forcément envie de rester dans la ville. Depuis les remparts, je peux voir l'extérieur. La menace des monstres... Il suffit que je m'entraine, que je rejoigne les troupes et je pourrais leur faire face. Je m'entraine quotidiennement pour forger mon corps. Et à ma majorité, je rejoins les troupes diligentia. De l'entrainement en intérieur, à celui en extérieur, je fais tout pour exceller. Rester calme, de bonne humeur, mais agir avec précision. Je monte progressivement en grade. Jusqu'à au nouveau jour fatidique. Une mission de reconnaissance dans la forêt. Le silence des oiseaux, les sangliers absents, mais il nous faut avancer. Car il fallait pousser un peu plus loin les recherches et trouver de nouvelles données. Mais quelqu'un trébucha sur une racine. Ou bien la racine se saisit de lui. Un cri s'échappe de quelqu'un. Le cri ne fait qu'attirer d'autres monstres. Et bientôt se fut la cacophonie. Éviter un trop grand dispersement, récupérer les membres pris aux pièges, fuir l'attaque imminente. Il y eu des pertes, dont mon lieutenant dont je m'étais rapproché au fil des années. Le choc fut conséquent, vu qu'il a périt sous mes yeux, pour protéger ceux dont il avait la charge.

Amer sentiment d'inconfort lorsqu'ensuite je suis nommé à sa place. Jeune, dynamique, précis. Je ne dérive que quand je reviens dans la ville et pour les supérieurs cela convient. Lourde tâche quand on est aussi jeune. Mais j'évite les incidents du mieux possible. Même plus. Grâce à une percée à travers la forêt, un nouveau lieu est découvert. Des louanges, alors que je ne fais qu'avancer pour mieux découvrir le monde qui m'entoure. Car j'avais compris une chose en restant dehors. C'est que tout n'est pas forcément agressif comme on pourrait le penser au premier abord. Ce n'est qu'un sentiment qui me chamboule, étant donné ce qu'ils ont fait aux miens.

Et ainsi va la vie,
Avec ses ombres et ses embellies.

7 décembre 2147 Naissance
2152 Décès de sa mère (4 ans)
2158 Décès de son père (10 ans)
2162 Subit l'illusion de Ace (14 ans)
2164 S'entraine solo pour se préparer à rentrer dans les forces Diligentia (16 ans)
2166 Intègre les troupes Diligentia en tant que Novice (18 ans)
2168 Devient aventurier (20 ans)
2170 En patrouille avec son Lieutenant, celui-ci meurt devant lui - Devient Lieutenant à son tour (En décembre - 23 ans)
2172 Participe à l'expédition vers la ville abandonnée (En automne - 24 ans)
2173 C'est maintenant