Damsel in distress ; or not [Ft. Sham]

Lun 20 Mar - 8:44

Damsel in distress ; or not

feat Aethel Leiner

13/02/2173 : Aurora - Bord du fleuve - Rives

Si je l'observe s'installer à son tour, je viendrais rapidement fermer les yeux pour laisser mon être se connecter à la nature environnante pour me chanter ses environs. Evidemment, je ne pourrais m'empêcher de la trouver trop bruyante même si elle l'est moins que la plupart des Humains. Bien qu'ils soient plutôt de petites tailles rapport aux monstres que j'ai eu l'habitude de cotoyer, ils ne réalisent pas à quel point ils sont horriblements repérables par tous les sons et bruits divers qu'ils émettent en plus de ceux naturels de leur corps.

« Je m'entends, moi.
Ma respiration. Mon cœur qui bat. Le sang passant par mes tempes.
Maintenant, je te perçois toi.
Tu respires lentement, de façon modérée. »

Mon esprit qui vagabondait un peu est tout de suite capté par sa voix, plus douce et posée à présent. Avec un timbre calme et profond. Il ya quelque chose de ferme aussi, dans sa stature et sa posture. Cela se devine au rythme de ses mots. En tout cas, elle a un très bon sens de l'observation via l'oreille. Perception fine et précise, c'est une bonne chose.

« Le vent dans les fleurs - son absence lorsqu'il percute notre peau. Le glougloutement de l'eau contre les bords du fleuve, et un poisson qui vient tout juste de remonter à la surface.
Des volets qui se ferment »

Des détails qui forment un tableau assez précis pour être imaginé par n'importe qui. Mais qui manque cruellement de réalisme pour moi. Comme si elle racontait un paysage en ne me donnant que les couleurs les plus évidentes. Pourtant, je reste attentive car dans son souffle et dans son être, il y a de l'évolution. Sa présence qui se fait moins invasive, comme venant un peu plus s'adapter à ce nouveau paysage qu'elle découvre.

« Le calme n'est qu'une illusion. »

"- Calme sssseulement êtrre imaginé. Et quand lui exissster, toi en trrès grrand danger... "

Il n'y a pas pire que le silence. Pas plus dangereux que le calme précédant la tempête. Ne plus avoir de retour d'information est une des pires calamités qui puisse arriver à un chasseur. Mais les Humains sont si bruyants qu'il le réclame à tort et à travers, pour s'en rassurer. A ce niveau, ils n'ont tout simplement rien compris.

"- Bien écouter, orreille trrès jussste. Mais elle pas sssuffirr... "

Ma voix est un murmure égal au sien, une note à peine plus mouvante que le clapotis laissé par l'entrée du poisson dans l'eau. Aucun mouvement de ma part, à peine si mes lèvres remuent. Juste de quoi venir préciser le tableau qu'elle devine sans encore en avoir tous les détails qui m'assaillent.

"- Sol durr mais humide, pluie bientôt là. Agitation autourr eau, poissson le sssait.
Parrfum âcrre, gout rrapeux en bouche... nids de canarrds prroches, rréaction de trrop duvets.
Brrise chaude, porrte odeurr pain. Attirre petites prroies vers ville. Prrédateurrs de sorrtie... "

Il reste 3 autres sens qu'elle n'a guère exploité. Aussi je viens lui donner mes propres observations, la laissant à chaque fois venir tester et chercher à les trouver par elle-même. Seulement des pistes, pour qu'elle fasse son propre chemin. Mes doigts viennent de se refermer sur un point situé entre nous deux, capturant une sorte de vers luisant dans ma paume. Le fredonnement de ses ailes agités caresse ma paume avant que je ne le relâche. Alors qu'un sourire amusé pare mes lèvres avant que je ne reprenne la parole.

"Peau frrémir, sssueur arriver. Corrps besoin de repos... "

Elle et moi aussi. Un profond soupir que je lâche avant de venir rouvrir les yeux. Les alentours n'ont pas changés et pourtant, je les regarde de nouveau différemment. En état de fatigue, il ne faut rien laisser au hasard.

Lun 20 Mar - 9:55

Damsel in distress ; or not

Sham Yun

« Le silence est l'ennemi de l'Homme. » confirme-t-elle d'une voix plus basse encore.

Ne pas avoir d'informations sonores ou visuelles est la pire des choses qui puisse arriver à tout être humain. D'ailleurs, Aethel n'ose même pas imaginer la vie sans ces indicateurs. Gardant les yeux fermés, elle hoche la tête aux paroles de Sham, consciente qu'il lui manque encore beaucoup de détails pour dresser un portrait complet de tout ce qui l'entoure. L'ouïe ne peut suffire pour cela. Aussi se laisse-t-elle porter au son de la voix de la sauvageonne, captant petit à petit chaque chose qu'elle lui décrit avec une précision frôlant la perfection. Ouïe, toucher, goût, odorat. Tous sont à exploiter pour se faire une idée exacte de ce qui l'entoure en cet instant. Bien que c'était déjà une évidence, la rousse est maintenant persuadée que cette dernière peut lui apporter beaucoup plus que de simples citadins.

« Le vent est humide. »

La pluie est même plus proche que ce qu'indique le sol dur sous ses fesses. Quelques minutes, tout au plus, avant qu'elles se retrouvent sous la bruine hivernale. À coup sûr, les proies et les prédateurs qui sont présentement de sortie ne tarderont pas à aller se mettre à l'abri, ce qui signifie que la ville n'est pas en danger immédiat. Un soulagement pour la rousse qui laisse échapper un soupir un peu plus remarquable que sa respiration profonde qui reprend immédiatement après cet intermède.

« C'est… un insecte. »

Le vrombissement des ailes ne trompe pas, aussi ne doute-t-elle pas réellement de son affirmation. Le son ne dure pas longtemps, signe que la créature a été vite libérée de l'enveloppe de chair des mains de son interlocutrice. Rien d'étonnant - elle ne l'imagine pas s'amuser à torturer une créature vivante, bien au contraire. Plus elle la côtoie plus elle se dit qu'elle est du genre à chercher une solution pacifiste même avec les monstres les plus terrifiants, sans pour autant en perdre la notion de danger. L'idée l'intrigue, la fascine même, et quand elle rouvre les yeux, c'est un monde nouveau qu'elle perçoit à travers ses yeux dorés. Celui-ci est plus coloré, plus bruyant que jamais, porteur de goûts qu'elle n'avait jamais remarqué et de sensations que son corps habitué à la vie urbaine mets généralement de côté.

Posée, elle lève la tête vers noir velouté du ciel nocturne, y admirant les étoiles scintillantes et les constellations dont tous sont aujourd'hui affublés pour une raison inconnue. Comme supposé, des nuages commencent à s'amonceler au-dessus de leur tête, bloquant alors la vue aux astres scintillants.

« Le repos, hein ? »

Oui, son corps en a besoin. Elle peut le sentir dans la tension de ses muscles, dans les petits sursauts au coin de son œil. Pourtant, une part d'elle n'a aucune envie de partir - elle veut accueillir la froide averse sur ses épaules, qu'elle rafraichisse ses pensées ébouillantées par tant de sollicitation. Pourtant, la brune a raison. Sans pause, le corps et l'esprit ne peuvent être en état d'affronter les menaces potentielles et même si les adversaires n'étaient pas à la hauteur des deux jeunes femmes, elles ont tout de même usé de leur endurance pour faire face.

C'est donc tout naturellement qu'Aethel prend appui sur ses mains pour se redresser en position accroupie, puis en station debout, le tout avec une certaine grâce silencieuse, s'étirant ensuite comme un félin prêt à reprendre la chasse. Sauf que cette fois-ci, la traque sera celle du sommeil qui décidément la fuit comme la peste.

« Merci, Sham. Cette rencontre fut édifiante. » lâche-t-elle d'une voix toujours aussi basse, comme pour ne pas déranger le monde autour d'elles. « Et si je peux te donner un conseil à mon tour… Ne te conforme pas trop aux autres. Tu as quelque chose en toi qui vaut bien plus que tu ne le crois. »

Quelque chose qui un jour, elle en est persuadée, sera d'une utilité vitale pour tout le monde. Qu'elle se fasse à la vie citadine, mais qu'elle n'oublie pas d'où elle vient, voilà à quoi l'incite subtilement l'assistante du Gouverneur.

Mar 21 Mar - 15:34

Damsel in distress ; or not

feat Aethel Leiner

13/02/2173 : Aurora - Bord du fleuve - Rives

« Le silence est l'ennemi de l'Homme. »

Le silence est à la fois le pire ennemi et le meilleur allié de la vie. Car il nous guide et nous suit tout au long de notre existence. En réalité, nous le fuyons de notre mieux car sa rencontre est synonyme de fin définitive mais ça, personne ne le réalise véritablement. C'est un des paradoxes qu'il m'est le plus difficile à accepter ici. Que tous réclament le silence sans se laisser jamais l'atteindre. Si seulement ils savaient être plus discrets, ils n'auraient plus besoin de l'appeler à ce point.

Je laisse la rousse développer de nouveau ses perceptions à mesure que je lui donne les miennes. Si elle n'aura pas tous les détails que je capte, elle parvient quand même à les réaliser, à les gouter, les sentir et les ressentir. Ce qui est très intéressant. Selon les Humains déjà côtoyés ici, j'ai tout à apprendre d'eux et pourtant, elle m'écoute et découvre avec moi cette part de la Nature qu'ils ont refoulés et laissé dissimulée derrière les murs censés les protéger. Mais si cette expérience est très agréable aussi pour moi, il est temps d'y mettre un terme.

« Le repos, hein ? »

Hochement de tête affirmatif de ma part. Celui de l'esprit qui a été très sollicité mais aussi celui du corps, tout autant nécessaire. Un équilibre important à trouver et nécessaire à conserver. Personnellement, il ne s'agira que d'une pause de 2 à 3 heures mais que je reproduirais plusieurs fois par jour. Leur façon de passer une moitié du temps éveillée et l'autre assoupie est surement la pire des erreurs selon moi et une habitude que je me refuse à prendre.

Mon regard suit les mouvements fluides de la femme près de moi, qui semble se fondre davantage dans le décor à présent. Plus silencieuse, plus calme, presque apaisée. Et si elle se mettra debout pour s'étirer, je ne me redresserais pas complètement, demeurant les genoux fléchis et le corps légèrement courbé comme pour mieux épouser la course de la brise nocturne.

« Merci, Sham. Cette rencontre fut édifiante.
Et si je peux te donner un conseil à mon tour… Ne te conforme pas trop aux autres. Tu as quelque chose en toi qui vaut bien plus que tu ne le crois. »

Je n'attendais pas de conseil aussi, je l'écoute avec attention, restant un peu perplexe devant ses mots. Dans un sens, n'était elle pas en train de me dire de ne pas faire ce que l'on demandais depuis mon arrivée ici, à savoir calquer leur mode de vie pour devenir comme eux ? Bêtement, mon regard est un instant tombé sur ma poitrine, cherchant ce 'quelque chose en moi' auquel elle a fait allusion. Enfin, j'aurais le temps de réfléchir davantage à ses mots plus tard.

"- SSSi chassssse toujours t'intéresssser, au crépussscule à l'orée des champs. "

Même si je n'y vais pas tous les jours, je reste bien assez aux aguets pour savoir si un jour elle s'y trouvera. Et comme je n'ai pas le droit de sortir de la ville normalement, la nuit sera plus propice à une telle escapade. Surtout que de jour, il n'y aurait rien de très intéressant à traquer. Trop de bruits, de mouvements et de lumière.

"- Au revoir, Aethel. "

Formule de politesse que j'ai encore un peu de mal à utiliser mais dont j'ai compris l'utilité. Mettre fin à une rencontre ou à une discussion. Souvent, les Humains sourient en plus mais cela n'est guère une réussite de ma part alors, je m'en passerais. Simple hochement de tête avant que mon attention ne soit attirée par un mouvement léger en haut d'un arbre. Le Revevus que je guette ? Aussi, me voici déjà de nouveau à quatre pattes au sol, venant disparaitre parmi les herbes hautes de la rive pour me rapprocher de ma nouvelle proie.

Qui ne sera pas celle que j'attendais, n'étant pas blessé. Tant pis, cela ne m'empêchera pas de grimpera à mon tour me dissimuler au sommet de ce dernier avant de m'installer dans un creux des branches et du tronc. L'endroit idéal pour piquer un petit roupillon et reprendre ma recherche sitôt que je me réveillerais.