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Forgetting is not the same as healing [Ft. Vy]

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Jeu 9 Mar - 0:20


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Forgetting is not the same as healing

Vy Omniel

Comme bien souvent ces derniers temps, Aethel ne parvient pas à s'endormir. La faute à la culpabilité qui la ronge depuis des années et à l'inquiétude croissante pour cette foutue ville et son cher Gouverneur, pour lequel elle redoute toutes sortes de choses, à commencer par une potentielle révolte. Il est encore relativement tôt dans la soirée, aussi tourne-t-elle et vire-t-elle encore un moment dans son lit comme une désespérée, froissant les draps de ses phalanges blanchies dans une frustration allant crescendo à mesure que le sommeil la fuit.

Finalement, n'y tenant plus, elle se redresse, rejoint son armoire et se débarrasse de sa chemise de nuit pour enfiler des vêtements très classiques ; pantalon moulant, chemisier au dernier bouton qu'elle laisse ouvert, baskets, le tout d'une teinte aussi obscure que celle qui règne dans les rues qu'elle rejoint à petits pas rapides. Sa longue tresse fouettant son dos à chacun de ceux-ci, elle traverse la ville d'un bon pas. La nuit étant tombée tôt au dehors, de par la période de l'année, elle ne croise personne - et c'est tant mieux, la rousse ne voulant pas se retrouver à devoir expliquer les raisons de sa sortie nocturne, surtout à n’importe qui.

Sa direction ? L'hôpital des Étoiles.

La vérité, c'est qu'il y a déjà bien longtemps qu'elle aurait dû y mettre les pieds pour poser à plat tout ce qui traverse son petit crâne bien rempli - même Asteria le lui a fait remarquer, c'est dire. Aussitôt arrivée sur place, elle se permets de passer par les urgences pour signaler sa présence et demande le nom d'un psychologue qui sera à même de la recevoir immédiatement. Compte tenu de l'heure tardive, c'est la direction de la cellule psychologique de nuit qui lui est indiquée, indication complétée avec un nom : Vy Omniel, dont elle a déjà entendu parler sans pour autant s'attarder plus avant sur son cas. Un expert dans son domaine, de ce qu’elle en a compris, ce qui ne peut que la rassurer pour son entrée en scène.

Mais ce soir est un soir exceptionnel, et c'est avec une certaine timidité qu'elle traverse les couloirs pour rejoindre celui dans lequel se trouvent les bureaux accordés aux psychologues et aux psychiatres de l'établissement. Lisant les plaques, Aethel finit par s'arrêter devant celle comportant le nom tant désiré et tant redouté.

Tapotant trois fois avec une certaine douceur sur le battant, elle se permet d'entrouvrir la porte pour glisser sa tête par l'entrebâillement et aviser celui qui sera son interlocuteur pour la prochaine heure au moins. D'entrée de jeu, ce dernier lui semble plus jeune qu'elle ne l'a supposé au premier abord.

« Veuillez m'excuser. On m'a dit de venir ici. »

Faisant passer son corps menu par l'ouverture, la jeune femme referme cette dernière avec une infinie précaution, très silencieusement, avant de se retourner vers son vis-à-vis.

« Est-ce que je peux ? » fait-elle en désignant une chaise du menton.

Et d'attendre gentiment d'obtenir une réponse positive pour exécuter l'action de s'asseoir, ne voulant pas s'imposer plus qu'elle ne le fait déjà. Elle attend encore quelques minutes avant de combler son silence par un discret :

« J'ai besoin de... parler... ? »

Affirmation, question, dur de faire la différence tant le ton semble hésitant, comme si la jeune femme aux cheveux n'avait pas l'habitude de ce genre de demande - ce qui est précisément le cas. Elle ne sait même pas par où commencer, laissant libre court au psychologue pour qu'il puisse faire son office et débloquer cette méfiante naturelle qui l'habite même jusqu'en cet instant d'abandon pourtant flagrant. C’est n’est, après tout, pas tous les jours que l’assistante du Gouverneur cherche à ouvrir le dialogue avec quelqu’un.



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Jeu 9 Mar - 14:15

   

Forgetting is not the same as healing


   


   
En regardant à travers la fenêtre de son bureau de consultation, Vy pouvait visualisé la nuit qui défilait, lentement. Normal en même temps au vue de la période de l'année. Les étoiles apportaient une certaine sérénité à la noirceur du moment qui aidaient à éclairer le monde. Un instant le regard du psychologue se perdit dans l'infinie de l'espace. Ce genre de moment, assez rare ou il n'entendait pas la tristesse de ses patients ou la voix torturée de son frère étaient aussi efficace qu'une véritable nuit de sommeil... Chose qu'il n'avait pas eu depuis longtemps. C'était ce genre de petit moment où l'esprit du dernier fils des Omniell pouvait se détendre. Par la contemplation, et la méditation. Presque comme une peinture, le jeune homme resta ainsi un certain temps, sans bouger, juste par l'observation presque enfantine du ciel nocturne. Est ce que cela faisait quinze minutes? Une demis-heure? Une heure? Impossible de le savoir pour notre protagoniste. Après tout ce dernier n'avait pas spécialement fait attention à l'heure.

METS FIN A TOUT CELA

Mais hélas, toute les bonnes choses ont une fin. Secouant tout le corps du frêle Vy, le souvenir cauchemardesque de la voix de son frère le suppliant de l'aider. Et ce fut bien suffisant pour le réveiller de ses songes. Tant pis, c'était bien le temps que ça aura duré se dit alors le membre de l’hôpital qui s'étira en baillant. Même affilié du personnel qui finalement, vivait bien plus souvent ici que dans son propre appartement. La journée, il consultait tout ses patients, et le soir voir la nuit il s'occupait des cas trop timides pour s'afficher ou des cas urgents. En plus de remplir tout les dossiers pour la Directrice, classer toute ses informations et rendre des comptes. Presque comme un employé modèle finalement qui ne comptait pas ses heures. Au moins, cela lui évitait de penser à Thanatos et à ses propres problèmes. Décidant de retirer sa cravate pour être un peu plus décontracté, il la déposa à côté d'une des nombreuses peluche qu'il offrait aux patients qui venait le voir. Aujourd'hui c'était une jaune avec des petits canards blancs. Puis ce fut au tours des lunettes d'être déposé sur le bureau afin de lui permettre de se frotter les yeux, ces derniers commençaient un peu à fatiguer à écrire et enchainer les papiers. Si il souhaitait continuer le reste de la nuit, il lui faudrait un remontant. Au moins avait-il de quoi faire du bon thé revitalisant.

Le psychologue se leva alors difficilement de sa chaise avant de faire bouillir une bonne quantité d'eau qu'il fit infusé. Il sortit tout le nécessaire pour se préparer un thé noir aux puissantes arômes. Alors que le thé se mettait à chauffer, le jeune homme en profita pour s'installer de nouveau sur son bureau. Il faudrait encore un bon quart d'heure pour obtenir l'infusion forte qu'il recherchait pour tenir, cela lui laissait donc tout le temps nécessaire pour avancer encore un peu dans ses documents.  Mais à peine venait-il depuis quelques minutes seulement de reprendre ses fonctions bureaucratique, qu'il entendit toquer à sa porte. Trois coups léger. ça ne pouvait donc pas être un hasard.

- Entrée!

Répondit-alors le dernier fils des Omniell d'une voix joyeuse. Peut-être pouvait-il afficher son vrai visage plus morne et fatigué en privée, mais lorsque quelqu'un d'autre arrivait, il se devait de redevenir le psychologue joviale et plein d'entrain qui lui avait valut de nombreuses recommandations parmi ses paires. Entrant alors délicatement, le jeune homme vie alors une femme à la chevelure de flammes entrer dans son bureau. Ce n'était pas une patiente habituelle ça, c'était facile de le reconnaitre. Mais pourtant il était relativement facile de connaitre un minimum cette personne. Aethel Leiner, l'assistante du Gouverneur. Même pour quelqu'un qui ne se séparait pas souvent des couloirs de l’hôpital, il était normal de savoir qui se trouvait dans les hauteurs de la société. Cette dernière s'excusa, disant qu'on lui avait demandé de venir ici. C'était peut-être tout bête, mais pour Vy savoir qu'on pouvait le recommander lui plaisait à chaque fois. C'est qu'il faisait un bon boulot.

- Enchanté alors, Docteur Omniell. Faites comme chez vous.

Même si c'était écrit sur sa porte, il se devait tout de même de se présenter. Il s'était levé peu de temps après l'arrivée de la femme à la chevelure embrasé, un grand sourire sur le visage avant de s'incliner délicatement comme accueil. Peu de temps après elle demanda si elle pouvait s'assoir, ce en quoi Vy hocha simplement la tête de façon affirmatif. Le fauteuil de consultation et de bienvenue était la pour ça après tout. A ce moment la, il décida lui aussi de s'assoir de nouveau presque en même temps qu'Aethel. Ne sachant pas spécialement ce que pouvait bien vouloir l'assistante du Gouverneur à une heure pareille, le jeune homme préféra garder le silence. C'était souvent sa façon de faire, celle d'abord d'une oreille attentive et à l'écoute des gens. C'était un Bouclier après tout, il était la pour encaisser, pour l'Humanité. Après quelques minutes de silence, son interlocutrice s'exprima sur le faite qu'elle était la pour parler. Pourtant on pouvait entendre dans sa voix une sorte d'hésitation. Comme si son envie d'affirmer initialement quelque chose s'était transformé en question. Hochant alors délicatement la tête avec son aire enthousiaste, le dernier fils Omniell récupéra son calepin de notes, et un stylo avant de se lever vers la bouilloire qui venait de terminer d'infuser.

- Et c'est un besoin parfaitement normal. La communication est l'une des nombreuses paix de l'âme. Vous êtes ici comme chez vous, comme dans un sanctuaire. Dites tout ce que vous souhaitez dire, aucun jugement ne sera fait et tout restera entre nous.

C'était une sorte de phrase d'introduction habituel qu'il disait à chaque fois pour essayer de mettre la personne en confiance. Parler n'était pas forcément facile pour tout le monde. La peur du jugement, la peur que cela s'ébruite. Alors parfois l'on garde tout pour nous, et ça explose. Il fallait donc à tout prix crever l'abcès qui pouvait devenir une infection bien plus profonde. Servant alors deux tasses coup sur coup, le psychologue, toujours appuyé de son sourire souleva une en direction d'Aethel.

- Un thé peut-être? Il est bien infusé, et bien fort si vous avez besoin d'un remontant.

Proposa t'il alors, restant debout, à moitié appuyé contre le mur ses deux tasses à la main.
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Jeu 9 Mar - 19:07


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Forgetting is not the same as healing

Vy Omniel

Prenant place dans le fauteuil, s'asseyant au même rythme que le psychologue, quoique de façon relativement prudente, les fesses à peine posées sur le bord de son appui comme si elle était prête à se relever aussitôt, Aethel se permet de promener son regard curieux sur tout ce qui l'entoure. La pièce en elle-même n'a rien d'original, mais elle remarque aussitôt une cravate d'un goût douteux abandonnée sur le coin du meuble, ainsi qu'une paire de lunettes qui lui indique immédiatement que son interlocuteur doit sans doute avoir les yeux fatigués de toute la paperasse qui recouvre son bureau. Dans un coin du cabinet de consultation se trouve une bouilloire fumante, bien disposée à côté d'un nécessaire à thé. Trônant non loin, une peluche la dévisage, avec l'air de lui demander ce qu'elle peut bien faire là. Une bonne question, vraiment. Elle a tellement de choses à dire, et si peu de mots disponibles pour les exprimer correctement...

Finalement, c'est le médecin qui se relève en premier, lui proposant un thé bien infusé qui lui fait de l'œil maintenant qu'il est dans les mains de son interlocuteur. Quittant sa place, Aethel s'avance avec les mouvements prudent d'une biche aux abois et récupère la tasse proposée avec une délicatesse extrême, la tenant du bout des doigts pour ne pas s'en brûler la pulpe. Elle la regarde, puis offre un petit sourire timide au médecin.

« Merci, Docteur. »

Prenant le temps de siroter une petite gorgée à la chaleur bienfaisante dans sa gorge sèche, la rousse retourne à sa place et dépose la tasse devant elle, croisant alors les bras sous sa poitrine dans une position presque défensive. Pour un spécialiste du comportement, tout ses mouvements doivent être parlant, elle le sait, et c'est une raison de plus pour elle de se méfier, de contrôler ses gestes de façon à ne pas laisser échapper plus qu'elle ne désire en donner. Le fait qu'elle ne lui fait pas encore confiance en fait partie, mais elle ne compte pas spécialement s'en cacher.

« Même si je ne doute pas que vous le sachiez déjà, permettez-moi de me présenter en bonne et due forme : Aethel Leiner. »

La politesse avant tout, la jeune femme garde des manières malgré la franchise et la brusquerie dont elle peut faire preuve par moment. Toutefois, ce soir n'est pas de ces soirs où elle laisse le démon sortir, bien au contraire - c'est en personne vulnérable qu'elle est présente, et c'est ainsi qu'elle se montre. Attendant que le psychologue revienne prendre place, elle laisse le silence s'installer, cherchant ses mots, les pesant soigneusement dans sa petite tête aux cheveux enflammés à peine attachés en une tresse plus lâche qu'elle n'en a l'habitude. Force est de constater qu'elle a quitté son domicile dans la précipitation.

En attendant, elle observe son vis-à-vis, la façon à la fois décontractée et professionnelle qu'il a de se tenir, de se mouvoir. C'est quelqu'un qui a l'habitude de porter le poids du monde sur ses épaules, ça se lit dans ses yeux légèrement cernés - manque de sommeil, sans doute. Ce n'est pas elle et ses insomnies régulières qui va aller le lui reprocher, même s'il est mauvais pour un professionnel de la santé de se montrer aussi épuisé.

Finalement, dans un petit soupir, elle reprend sa tasse et souffle doucement sur le liquide chaud, faisant s'échapper un peu plus vite la fumée de la tasse. Puis, après y avoir trempé à nouveau les lèvres, elle murmure du bout de ces dernières ;

« Avez-vous déjà eu affaire à un assassin, Docteur Omniell ? Dans l'exercice de vos fonctions, j'entends. »

Une façon comme une autre d'engager la conversation sur la pente qu'elle veut aborder, qu'elle n'ose aborder depuis presque dix ans maintenant. Personne en dehors d'Asteria ne sait, et c'est à la fois un soulagement et un poids que de savoir qu'elle traîne derrière elle d'aussi lourdes casseroles, au risque d'entacher la réputation du Gouverneur au service duquel elle est. Si ça se savait... Mais encore une fois, elle n'est pas n'importe qui. Outre sa position auprès de son Gouverneur, elle est également membre des douze, ce qui atténue légèrement sa culpabilité. Malgré tout, une part d'elle regrette toujours son geste de défense, ce réflexe de pousser sa mère dans les escaliers pour se défaire de ses coups à répétition. Ou plutôt, une part d'elle s'en veut de s'être prêtée à jouer quelques minutes avec son corps, fascinée par sa raideur cadavérique et le craquement de ses os brisés.

D'une nouvelle gorgée, elle laisse le temps au psychologue d'enregistrer ses paroles et de traiter les données qui y sont contenues. L'aveu pour l'instant muet qu'elle lui fait, jetant un regard par-dessus son épaule pour s'assurer que la porte est et restera bel et bien fermée. Bien sûr, elle s'en est déjà assurée en rentrant, mais une deuxième vérification ne peut pas faire de mal quand on traite de choses aussi dangereuses que la limite qu'elle s'apprête à franchir ce soir.

« La vie est sacrée, n'est-ce pas ? La mort l'est-elle tout autant ? » demande-t-elle d'une petite voix étranglée.

Plus sensible qu'elle ne le voudrait, elle plonge enfin ses yeux mordorés dans le regard sombre de son interlocuteur, y cherchant des réponses avant même qu'il n'ouvre la bouche pour lui répondre. Elle aimerait qu'on la rassure, mais ne sait pas exactement ce qu'un psychologue peut lui offrir en la matière, n'ayant jamais ressentit le besoin, ou trouvé le temps, d'aller en consulter un avant aujourd'hui. Elle ne sait même pas comment s'exprimer correctement, sans user de moyens détournés et de sous-entendus pour confier les horreurs dont elle est réellement coupable.



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Ven 10 Mar - 1:48

   

Forgetting is not the same as healing


   


   
Plus Vy pouvait observer l'assistante du Gouverneur et plus il était relativement facile d'examiner et de comprendre certaines choses. Que ce soit les micro-expressions, le malaise palpable ou la façon de réagir d'Aethel, il était relativement logique d'affirmer qu'elle avait presque comme un certain malaise à être ici. Il était donc du devoir, pour le Bouclier supposé de l'Humanité, de l'aider à se sentir mieux dans cette pièce afin de faciliter la discussion et l'échange. Et à travers cela il n'y avait rien de mieux que le thé. Divine boisson apaisante qui déliait les langues. Et surtout dont raffolait bon nombre d'amateurs de gouts puissants et relaxant. Le dernier fils des Omniell fût d'ailleurs ravis que son interlocutrice accepte ainsi ce doux breuvage. Ainsi, espérait-il, lorsqu'elle aura mieux apaisé son esprit, trouvera t'elle la meilleure des sérénités afin d'échanger correctement. Même si cela ne semblait pas forcément gagner dès le départ alors qu'elle prenait tout avec finesse mais inquiétude. Chose que ne pouvait décidément pas prendre mal le psychologue. Chacun réagissait différemment au départ face à l'inconnue des thérapies de ce genre. Encore une fois, trouver quelqu'un à qui parler, et surtout, qui va nous écouter sans nous trahir était difficile...

Face aux remerciements cependant, Vy ne fit qu'afficher un sourire amicale, hochant la tête de manière positive. Il décida cependant de ne pas retourner à son bureau tout de suite, préférant tout de suite commencer à boire une bonne gorgée du thé qu'il avait soigneusement préparé, presque en même temps que son interlocutrice du jour. Chaud, puissant, enivrant. Avec cela il était de nouveau prêt à mettre son cerveau et son esprit au service de ceux dans le besoin, et cela commençait surtout avec l'assistante du Gouverneur dont la position défensive trahissait un certain malaise. Doublé d'un manque de confiance. Au moins fit-elle en sorte de se présenter convenablement. Même si il la connaissait au moins de nom, c'était déjà un premier pas en avant que de partager son identité. Affichant son sourire délicat, le psychologue répondit d'un ton calme se voulant apaisant.

- Ravis de vous rencontrer enfin, Madame Leiner. J'espère de tout cœur que notre entrevue vous sera des plus bénéfiques.

Après tout, quel que soit la personne qui se trouvait en face de lui, c'était avant tout, une fois dans son bureau, une patiente, quelqu'un qui a besoin d'écoute et d'aide. Il fallait donc agir de la façon la plus convenable possible, mais surtout amicale et afficher de la confiance. C'est à ce moment la que le dernier fils des Omniell se dirigea vers son bureau, s'asseyant sur sa chaise, livret et stylo à la main pour noter et se souvenir de tout ce qui pourra se dire pour qu'il puisse ensuite étudier les choses. Il en profita de nouveau pour s'abreuver du divin thé noir qu'il avait confectionner. C'était sûr, il n'y avait pas de breuvage plus merveilleux que le thé. Tout ouïe, la conversation resta cependant au point mort encore un léger moment. les deux parties s'observant d'abord. Il était normal après tout pour Vy qu'il soit jugé par sa patiente. Qu'elle ne parte pas le cœur ouvert à n'importe qui qu'elle ne jugerait pas suffisamment de confiance. De son côté, le psychologue voyait bien les mêmes cernes qu'il possédait sur sa vis à vis. Moins imposante, tout de même, mais présente. Un visage un poile fatigué, une certaine appréhension et peur qui tirait certaines pores de la peau... Et surtout quelque chose de puissant qui semblait la bloquer. Mais la question, c'était... Quoi?

Peu de temps encore après, Aethel se lança enfin, avec une question des plus déroutantes de primes abords. Demandant alors si jamais le docteur avait eu affaire à un assassin avant cela en tant que psychologue. Il prit une mine montrant qu'il réfléchissait, faisant la liste des nombreuses personnes qu'il avait vue sur cette dernière année, avant de hocher la tête négativement.

- Non, je ne penses pas avoir déjà eu un patient qui fût un assassin... Ou alors il ne c'est jamais confié à moi ainsi.

S'exprima t'il alors, se voulant le plus sincère possible. S'il voulait avoir un véritable lien de confiance avec l'assistante du Gouverneur, il ne pouvait se permettre de mentir sur quoi que ce soit. Même si la vérité pouvait faire en sorte d'obscurcir légèrement son image. Car une confiance brisé quand on est psychologue, c'est quelque chose d'impossible, par la suite, à réparer avec quelqu'un. Mais, cela dit, le dernier fils des Omniell n'était pas non plus sot, et comprenait bien qu'une telle question en ouverture ne pouvait laisser qu'innocence derrière lui. Malgré cela, il n'afficha pas un air méfiant ou accusateur. Non. Il affichait simplement son éternel regard d'intérêt, avec un délicat sourire qui ne se voulait pas trop large. Il était la pour écouter, mais aussi et surtout pour aider. Et Aethel semblait vouloir se débarrasser d'un lourd fardeau alors qu'elle demanda, presque de façon rhétorique si la vie était sacrée, tout comme la mort. Le tout d'une voix déformée, étranglée. Engageant une puissante sensibilité dans cette demande, comme si elle crachait enfin quelque chose de bien trop douloureux pour elle. C'était donc le moment où, en tant que psychologue, il ne fallait pas tout foirer. Un premier lien, quasiment invisible venait d'être tissé. A Vy maintenant de le maintenir, et de l'étoffer. Il ne savait pas spécialement où pouvait ensuite en venir son interlocutrice. Il fallait donc surtout essayer de l'apaiser. Voir à la rassurer.

Vy joignit ses deux mains devant son visage, qu'il décala légèrement sur la droite, réfléchissant alors tout en gardant son regard dans les yeux de l'assistante. Il gardait son calme, et aucun jugement ne partait de lui. Une forme simple de "Je te vois, et je suis la". Quand les premiers mots commencèrent enfin à se former chez le docteur, il posa ses mains sur la table avant de commencer.

- Voilà des choses bien épineuses que vous me demandez la, Madame Leiner... Et malgré ma réponse, est ce que je donnerais réellement un avis que tout le monde partagera? Difficile de le savoir. Mais oui, je suis plus enclin à dire que la vie est sacrée. Quand à la mort... On est sur quelque chose de bien plus profond. Certaines anciennes civilisations viendraient à vous dire que oui. D'autres que, finalement, le plus important sont les souvenirs de l'être vivant que nous gardons. Et certains n'en avaient même rien à faire de la mort car le plus important se trouve dans la santé du groupe...

A ce moment la, il prit une inspiration avant de reprendre. Essayant de pointer indirectement vers une supposition qu'il se faisait, faisant alors le lien entre la question de la mort, et de l'assassinat.

- Quoi que vous ayez à me dire cependant, je ne suis pas la pour vous juger ou dénoncer quoi que ce soit. La vie est pleine de nombreuses erreurs que nous faisons, et de désillusions qui rendent les choses bien compliqué, embrouillant nos réactions. Aucun être humain ne devrait être jugé sur une erreur qu'il regrette. Sous peine de supporter un poids bien trop lourd pour lui. Je suis avant tout ici pour vous aider et vous soutenir. C'est mon seul et unique but.

Termina t'il alors. Sans avoir de confirmation, il ne pouvait que tendre une perche vers Aethel en espérant qu'elle souhaite se libérer de son poids. Dans tout les cas, Vy était prêt à reprendre les choses en mains. Il n'avait jamais laissé tombé un patient. Et ce ne sera pas ici cette première fois.
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Ven 10 Mar - 9:07


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Vy Omniel

Pour elle, si la vie est belle et bien sacrée, la mort est un tout autre sujet. Sa vision s'en est vue transformée dès lors que son pouvoir s'est éveillé, ranimant le corps encore chaud de sa mère qu'elle venait de tuer par un triste concours de circonstances. Une fascination morbide qui ne s'est jamais totalement effacée pour chaque créature ou personne relevée, une attirance macabre pour ces corps qui ne retiennent de la vie que l'apparence faussée. Alors elle se voit comme plus mauvaise qu'elle ne l'est réellement, la demoiselle, ne retient que l'obscur d'une froide nuit d'hiver là où sont censées briller quelques étoiles au firmament. À cette pensée, le regard de l'assistante se détourne en direction de la fenêtre, à travers laquelle elle peut voir ces fameuses constellation faiblement éclairer l'écrin de velours nocturne. Ses mains retrouvent le chemin de la tasse de thé, ses lèvres le bord de cette dernière pour une nouvelle gorgée du puissant arôme qui apaise un peu son palpitant mourant. Le calme de cet instant l'apaise, et la rousse se laisse aller un peu plus sur sa chaise, finissant enfin de s'asseoir correctement, sans l'annonce tacite d'un départ imminent.

« Alors je serai votre premier assassin... » chuchote-t-elle par-dessus la fumée de sa boisson.

Son regard doré revient chercher les pupilles sombres de son interlocuteur, y cherchant un réconfort qu'elle y trouve immédiatement, comme offert sans conditions. Il est doué, très doué, et ses paroles lui mettent du baume au cœur sans qu'elle puisse s'expliquer pourquoi. Peut-être parce qu'elle a besoin que quelqu'un d'autre qu'Asteria sache pour son crime, quelqu'un de neutre qui n'aura, à l'instar du Gouverneur, pas peur d'elle pour autant. Il a une façon de parler qui calme instantanément, une façon de se mouvoir qui attire la confiance. Elle observe un moment ses mains sur le bureau, des mains aux longs doigts délicats, puis retourne sur son visage au sourire léger, rassurant. Il sait y faire pour mettre à l'aise, et la jeune femme prend une nouvelle gorgée de son thé avant de rajouter d'un ton léger :

« Asteria... Je veux dire, le Gouverneur, est déjà au courant. »

Presque une façon d'annoncer que même dénoncée, son châtiment ne sera pas si terrible - une mise en garde, d'une certaine façon. Bien sûr, si plus de monde était au courant des casseroles qu'elle se trimballe, il va de soi que la voix du peuple parlerait suffisamment fort pour faire plier même le Gouverneur, mais elle ne doute plus du silence potentiel de son interlocuteur. Lorsqu'il annonce que tout ce qui sera dit ne quittera pas l'enceinte de ces quatre murs, c'est une vérité qu'il énonce, et non pas de jolis mots pour s'attirer la sympathie du patient.

Elle redépose sa tasse devant elle, prenant un soin extrême à la remettre dans sa position initiale, puis s'installe bien au fond de son fauteuil, bras croisés en une position un peu moins fermée que précédemment - ses mains sont posées sur ses bras, ses doigts jouent du piano sur le tissu froissé de son chemisier, et elle esquisse un petit sourire qui remonte jusqu'à ses yeux.

« Je me fais peur, parfois. Je ne parviens pas - non, je ne parviens plus à voir la mort comme quelque chose qu'il faut révérer, et cette partie de moi effraye mes alliés. J'ignore si vous le savez, mais mon pouvoir consiste à relever les morts. Oh, pas tels qu'ils étaient de leur vivant, hélas... Mais sous formes de pantins, de marionnettes. En cela, je n'hésite pas une seule seconde à ramener à moi des camarades tombés au combat. »

Elle dit tout ça d'une traite, avant de se dégonfler. Sa poitrine se soulève sur un soupir, tandis qu'elle ferme momentanément les yeux pour ne pas avoir à affronter l'horreur qui pourrait apparaître sur le visage en face d'elle. La rouquine sait que ce qu'elle fait sur le champ de bataille n'est pas du meilleur goût, mais à quoi d'autre pourrait bien servir son pouvoir ? La mort ne libère pas nécessairement des contraintes de la vie, et un corps reste un corps, un bien qui, s'il est en bonne condition, peut encore servir. Elle ne se sent pas nécessairement coupable de faire usage des siens pour continuer le combat, mais une part d'elle-même peut comprendre qu'il n'en est pas toujours de même pour ses coéquipiers. Heureusement, en un sens, qu'elle n'est plus déployée si souvent sur le terrain, se contentant de protéger Asteria de ses poings et de ses armes.

Tout ça pour en revenir à la base, à la genèse de tout ça ;

« J'ai tué ma mère adoptive... en légitime défense. »

Chaque mot est mesuré, posé d'un ton monocorde, dosé de façon à être audible mais bas, dans une certaine forme de regret. Peut-être pas celui du meurtre, mais du geste qui s'en est suivi.

« C'est ainsi que j'ai découvert ma capacité. » ajoute-t-elle d'une voix calme, emplie d'une douce rêverie.

Lui revient le craquement doucereux des os se remettant en place, l'image de cette femme rigide se tenant sur son séant, incapable de lever la cravache autour de laquelle ses doigts sont encore résolument enroulés. Incapable, en vérité, de faire autre chose que ce que la nécromancienne pouvait lui indiquer, du bout de ce pouvoir qu'elle ne maîtrisait pas encore assez pour que son corps supporte le choc. Était venue la fièvre, et la perte de sang qui lui avaient fait perdre conscience.

« J'ai toujours laissé penser les gens. » glisse-t-elle délicatement en rouvrant les yeux, offrant un magnifique lever de soleil à son vis-à-vis. « Pour eux, quelqu'un s'était infiltré dans notre maison et, en digne mère, elle me défendait au mieux de ses capacités. »

Alors elle se relève avec précaution, se retourne et détache un à un les boutons supérieurs de son chemisier, afin de faire glisser ce dernier sur le haut de son dos, dévoilant les marques honteuses, les cicatrices qui sont un rappel indélébile de son calvaire. Jetant un œil par-dessus son épaule, la Balance esquisse un petit sourire empreint de tristesse contenue, comme si elle était incapable de laisser sortir sa véritable douleur.

« Une belle histoire. » ajoute-t-elle avant de risquer un petit « Ai-je tort de ne pas m'attrister de son sort ? Ai-je tort de ne m'attrister d'aucune mort depuis lors ? »

Son regard revient sur la porte qui lui fait désormais face, avec l'envie soudaine de la franchir, de fuir ses propres aveux et la façon qu'elle a de se dénuder, au propre comme au figuré, devant cet inconnu au regard doux. Ses épaules s'affaissent tandis qu'elle frissonne de l'air sur sa peau nue.

« J'ai l'impression que quelque chose est cassé chez moi. » murmure-t-elle doucement, presque intimement.

Et elle ignore, pauvre créature mortelle qu'elle est, comment le réparer. Cette notion de vie et de mort qui est complètement faussée par son vécu et sa capacité.

« Vous ne me jugez toujours pas... ? » souffle-t-elle, épuisée d'avoir tant parlé, d'avoir vidé une partie de son sac.



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Mar 14 Mar - 1:01

   

Forgetting is not the same as healing


   


   
Aller, c'était le moment. Pour le psychologue, le moment où les patients s'ouvraient à lui était à chaque fois un certain moment d'émotions assez troublant. Il avait beau vu un bon paquets de personnes en détresse, on pourrait croire alors qu'il allait s'y habituer... Mais non, jamais il ne perdra la tristesse qu'il partageait avec eux, la colère qu'il comprenait... Ou encore le plaisir d'arriver à les sortir de leurs tourbillons de détresses. S'ouvrir à quelqu'un d'autre était une forme assez pure de communication aux yeux du médecin qui s'était installé dans son fauteuil pour écouter convenablement les dires d'Aethel. Cette dernière qui venait de reprendre une gorgée de thé sembla enfin à ce décider de parler. Et comme le jeune Vy s'y attendait, sa première révélation ne le fit pas vaciller. Ce qu'elle avait posée avant était presque comme une question rhétorique en fin de compte. Mais, même si la surprise ne le frappa pas, il n'en restait pas moins interloqué. Et ce décida donc à continuer de ne pas exprimer la moindre expression de doute ou de mécontentement, et encore moins de jugement. Car encore une fois, il n'était pas la pour ça. Face à la parole de sa patiente, il ne devait faire qu'une chose pour le moment, écouter, sans exprimer la moindre chose si ce n'est son soutient imperturbable.

Ainsi, il ne dit rien face à cette révélation. Il vit bien qu'Aethel chercha le contact visuel, et il fit en sorte de lui rendre, un léger sourire d'attention sur les lèvres, un regard compatissant sur le visage. La suite des paroles de l'assistante du Gouverneur mirent un léger moment avant de revenir, cette dernière préférant visualiser certains éléments du Docteur qui ne fut guère embêté par cela. Chaque chose en son temps, et puis ce n'est pas comme si il risquait d'avoir beaucoup de patients en pleine nuit Hivernal. Quand elle reprit, ce fût pour annoncer que ce secret qu'elle souhaitait révélé au psychologue n'était pas quelque chose inconnue de tous. Certes, une autre personne le savait, mais c'était déjà un certain pas. Beaucoup de gens ayant eu un trauma de meurtre ne le révélait pas du tout. Ici, c'était dit à une personne de confiance. C'est une information que souhaita noter le dernier fils des Omniell sur son bouquin, mais il préféra s'en abstenir. Ce qui allait ce passer ne devait absolument pas s'ébruiter sans nul doute pour le futur d'Aethel, il ne fallait donc aucun papier ni informations sur elle. Ainsi continua t'il simplement à rester dans sa position d'écoute.

Quand elle attaqua enfin, Vy afficha un visage certes sérieux, mais sans une once de colère. Se focalisant sur chaque mots et détails possible de l'histoire. Ici, en révélant sa vision des choses sur la mort joint à sa magie des Douze, le jeune homme comprenait alors en partie les raisons de cette distance qu'elle pouvait avoir avec la mort. Difficile en effet de sacralisé quelque chose que l'on peut indirectement contrôlé, comme une sorte de nécromancie. Comme elle disait, bien entendu, ils étaient écervelés une fois ramené à une sorte de vie, mais cela n'empêchait pas que oui, ils n'étaient plus. Et bien que le psychologue n'était pas un grand fan de la mort ou du meurtre, il savait que parfois, il fallait se salir les mains pour aider le monde, encore plus vue l'état de ce dernier. Ainsi ne se permit-il pas de juger l'assistance du Gouverneur sur ces dernières paroles. Quand elle s'arrêta, il était facile de deviner qu'elle avait une forme de stress qui la perturbait, au point qu'elle soupira, et ferma les yeux. Avait-elle peur de quelque chose? Il fallait donc la rassurer, c'était normal. Le regard un peu plu sérieux du psychologue disparu alors, formant plus une esquisse de douceur sympathique. Elle se confiait, et pour qu'elle continue, il fallait l'accompagner, et non la rejeter. Car rejeter un homme est quelque chose de dure, plus dure parfois qu'une frappe en plein visage. Et Vy n'était pas une personne violente, non, il était un Bouclier, au contraire. Il protégeait, il soignait. Buvant alors une gorgée de son thé, il reprit alors l'écoute des dires de son interlocutrice.

La suite par contre, avait une forme bien plus grave, bien plus violente. Les choses s'enchainèrent alors. Le meurtre de sa mère, l'insinuation qu'en découvrant ses pouvoirs, elle l'avait utilisé sur elle, le mensonge sur tout ce qui c'était passé alors, pour faire croire à une défense héroïque de cette dernière... Les choses se révélaient complexe... Mais il manquait encore tellement de détails, d'informations... Mais ce n'était pas encore l'heure pour lui de parler. Il avait tout de même été perturbé un moment quand son interlocutrice rouvrit les yeux, affichant son regard, presque aussi éblouissant que le soleil. Mais il ne devait pas flancher, en aucun cas. Il affronta le regard, conservant sa posture détendu, son sourire angélique, et son regard apaisant. Il ne pouvait se permettre que l'ouverture d'Aethel se finisse ainsi, ce serait un échec pour lui, et un manque pour elle de ne pas aller jusqu'au bout. Jusqu'à la question auto destructrice que les personnes en mal être se posait. Bien qu'elle était différente en fonction de l'individue ou des circonstances, chacun en avait au moins une. Quand l'assistance se leva, elle fit en sorte de se dévêtir très légèrement pour laisser place à ses cicatrices. Sûrement les affres d'une mère violente... Ce qui pouvait expliquer alors la mort et l'indifférence. Le trauma et la douleur. Elle demanda si tout cela était normal... Et même si l'envie de répondre du médecin étaient forte, il ne pouvait pas. Parler maintenant couperait la discussion de celle qui s'ouvrait en face de lui.

Jonglant entre la sortie et le docteur, Aethel semblait hésitante, mais elle continua, signalant qu'elle sentait quelque chose de cassé... soufflant ensuite, demandant si finalement Vy la jugeait. Ce dernier, resta alors un instant immobile, presque comme une statue. Fermant délicatement les yeux, il prit une profonde inspiration, avant de soupirer tout ce qui se contenait dans ces poumons. Il savait qu'avec cette demande, elle avait terminée la première partie, et que c'était à lui de jouer. Rouvrant alors ses yeux, prenant ses lunettes qu'il vint à poser délicatement sur son nez, il se releva alors, avant de s'approcher d'Aethel, laissant un bon mètre de distance entre les deux. Puis, avec un doux sourire, il reprit alors.

- Je ne suis pas celui qui juge, Aethel. Et je ne vous jugerais pas pour les démons de votre passés, quel que soit l'acte qui vous hante. Non. Je suis docteur, et mon rôle est de vous aider à réparer ce qui est cassé en vous. Mais je ne peux pas faire cela seul, et ce sera donc main dans la main qu'on réparera tout cela. Avec la colle la plus solide qui existe.

Après ces quelques phrases, il laissa un instant de silence, tournant son regard vers la nuit qui continuait d'avancer petit à petit. Plus précisément, il observait les étoiles.

- Je ne pense pas que vous ayez tort d'ainsi vous sentir éloignée de la mort de votre mère adoptive. Plusieurs facteurs peuvent jouer à cela. Le manque de lien réel, la violence qu'elle vous avait infligé, ou encore le traumatisme qui semble encore vous perturber. Mais il n'y a aucun mal à cela. Ni même à vous éloigner ainsi de la mort des autres. C'est finalement peut-être même une bonne chose, c'est en soi une forme pragmatique utile pour vous protéger d'autres types de douleurs...

Ajouta t'il alors. Lui qui se souvenait encore de la mort de son frère, il en souffrait toujours terriblement au point d'en être hanté systématiquement. Alors finalement, qui avait le plus tort entre en souffrir, ou s'en détacher?

- Nous sommes tous fait différemment, après tout. Notre vision des choses, notre façon de réagir aux accidents et périples de la vie... Je ne suis pas la pour vous juger ou dire si ce qui a été fait est bien ou mal, mais je peux vous dire, pas en tant que psychologue, mais en tant qu'humain lambda, que vous n'avez aucun tort, réellement. Et même, au contraire, vous êtes vraiment courageuse d'avoir trouvée la force de venir en parler, au risque d'être juger par quelqu'un.

Après cela, il vint se diriger vers son bureau afin de boire un nouveau verre de son thé, revigorant, et terriblement chaud pour son organisme. Prenant ensuite une nouvelle respiration, il se tourna vers Aethel, son sourire toujours présent sur le visage.

- Je sais que ce que je vais vous dire peux sembler particulier... Mais il ne faut pas vous dérouter de ce que vous semblez avoir acquis. Cette façon de voir les choses, ce don que vous possédez... Il faut savoir vous en servir, mais de la bonne façon, en commençant par accepter tout cela. En commençant d'abord par ne pas en avoir peur, mais aussi par ne pas vous juger vous même négativement pour les accidents et troubles du passés. Si quelqu'un doit avoir le contrôle total de votre vie... C'est vous, avant tout, qui doit guider votre destiné. Vous avez encore tant à écrire pour votre histoire, Aethel. Faites en sorte de contrôler cette plume, et non pas la faire dicter par quelque chose d'autre qui vous pèse.

Après cette dernière phrase, le docteur fit en sorte de boire son thé, avant de garder le silence pour reprendre son souffle, et laisser son interlocutrice digérer cela. Il ne savait pas quel effet cela allait avoir, mais il espérait que ce soit surtout positif...

 
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Jeu 16 Mar - 8:15


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Forgetting is not the same as healing

Vy Omniel

C'est ainsi découverte qu'Aethel attend que l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête s'abatte pour l'achever. Après tout, ça ne doit pas être tous les jours qu'un patient du Docteur Omniell lui annonce avoir tué quelqu'un - car peu importe comment on le justifie, un meurtre reste un meurtre, quand bien même les cicatrices racontent-elles une histoire bien différente de celle d'un crime de sang froid. Elle sent le médecin se déplacer dans son dos, quitter sa chaise pour se rapprocher d'elle, observer ses marques d'un regard qui ne la transperce pas comme elle s'y attendait. Intriguée, la belle rousse tourne la tête, regarde par-dessus son épaule et croise les yeux doux du jeune homme. Son sourire ne la juge pas - ses paroles, prononcées d'une voix mesurée, sont celles d'une personne compréhensive.

Se retournant vers lui tout en remontant son chemisier sur ses épaules balafrées et en rattachant les boutons un à un jusqu'à ce qu'il n'en reste que deux de détachés, elle l'observe avec curiosité, et même avec intérêt. De façon évidente, il agit en adéquation avec son travail, dans la neutralité bienveillante qui doit le caractériser, mais une part d'elle sent qu'il est d'une sincérité à toute épreuve dans ce qu'il dit. Il croit réellement pouvoir la réparer, et cette portion d'espoir qui nait en elle lui gonfle le cœur au-delà de ce que les mots pourraient exprimer. Aussi se contente-t-elle de hocher doucement la tête, faisant voler quelques mèches rebelles autour de son visage de poupée. C'est à deux qu'ils devront travailler sur cet objectif.

La suite lui parle tout autant. L'absence de lien réel… Même adoptée lorsqu'elle était encore très jeune, il est vrai que l'enfant qu'elle était alors n'avait pas eu l'occasion de former de lien maternel avec celle qui l'avait prise sous son aile. De fait, elle avait même été plus proche de son père, avant qu'il ne commence à disparaître de plus en plus souvent pour effectuer son devoir envers la Militia. Les jeux, les découvertes, tout avait été effectué avec sa figure paternelle, ce qui n'avait fait que creuser l'écart entre elle et sa mère adoptive qui se contentait bien de cette affinité superficielle, comme s'ils n'avaient pas été deux à prendre la décision d'accueillir un enfant dans leur demeure. D'une certaine façon, et même si elle n'avait pas été étonnée à l'époque, la mort de son père l'avait bien plus marquée que celle de sa mère, alors même qu'elle n'y était pas mêlée, n'avait pas constaté cette dernière de ses yeux vus. La solitude soudaine, en particulier, et le désespoir de voir cette dernière sombrer dans l'alcool et la violence n'étaient que des résultantes de cette mort.

« La perte de mon père m'avait blessée… C'est bien le seul. » chuchote-t-elle en réponse.

Forme d'aveu sur le fait qu'elle n'a pas toujours été aussi pragmatique, même si elle ne l'avait pas pleuré comme l'aurait fait un enfant normal. L'est-elle seulement ? Normale. Si l'on en croit le psychologue, elle n'est en tout cas pas le contraire. Peut-être se juge-t-elle simplement trop durement. Cela dit, une chose l'interpelle dans le discours de son interlocuteur, une chose qu'elle met de côté, sous clef, pour le ressortir plus tard. La façon dont il parle de se protéger d'autres types de douleurs est bien trop précise pour être innocente, et elle sent que quelque chose se cache derrière cette phrase, une chose presque aussi sombre que son propre passé. Et la voilà qui de nouveau analyse quelqu'un sans le vouloir, dans un réflexe pavlovien aiguisé par des années de pratique.

Se détournant de la pensée, elle esquisse un sourire en coin en s'entendant qualifier de courageuse. Téméraire serait plus juste - le risque qu'elle a pris en venant ici ce soir relève plus du suicide mental que de l'audace pure. S'avançant à son tour jusqu'au bureau pour reprendre sa tasse de thé qu'elle sirota avec lenteur, elle prend le temps de peser ses mots, qu'ils ne soient pas trop lourds dans la balance.

« Pour être tout à fait honnête, quand je l'ai poussée dans les escaliers, j'ai souhaité sa disparition. De fait, je pense que ce qui a été fait est mal. Mais un mal nécessaire, vous comprenez ? »

Quoiqu'elle en fasse, ils sont lourds, lourds d'une vérité qu'elle contient depuis de trop nombreuses années. Dix ans déjà, dix ans qu'elle garde cette information secrète, ce désir de vengeance qui s'est terminé sur un accident à la fois malheureux et bienheureux. C'est une forme de soulagement qu'elle a ressentit en constatant la nuque brisée et la corolle sanglante autour des cheveux blonds, le même soulagement qui se lit en cet instant même sur son visage d'avouer enfin son obscure réalité. Bien ou mal, le calcul est vite fait - mais elle a fait le mal avec un tel brio qu'on ne peut réellement le lui reprocher, et là se trouve la subtilité, la même subtilité qu'elle utilise dans sa défense du Gouverneur.

En soi, ça fait du bien d'enfin mettre des mots et des pensées sur des sentiments refoulés, mais ça ne change pas son impression d'être cassée, brisée, dysfonctionnelle quelque part à l'intérieur d'elle-même. Cela dit, les paroles de Vy apaisent un peu cette tension qui s'accumule dans ses épaules depuis que ces circonlocutions sont sorties. Accepter, apprendre à se servir de cette façon de penser, ne pas se juger. Tant de concepts qui lui sont en partie étrangers, en partie parce qu'il est difficile de les appliquer quand tout le monde la regarde comme un monstre dès lors qu'elle paraît à leur vue.

« Malheureusement, j'ignore comment manier cette plume. Trop de monde a posé les mains dessus, ou les y pose encore. Vous qui parlez en connaissance de cause… » insinue-t-elle tout en reposant sa tasse sur l'office. « Comment faites-vous pour la manier ? »

Contournant le meuble pour se rapprocher du psychologue, Aethel plonge ses yeux d'or fondu dans les siens, cherchant une réponse qui ne se trouve pas nécessairement avec les mots. Il y a quelque chose dans la façon dont cet homme s'exprime qui l'intrigue, qui la happe, qui l'obsède même, sans qu'elle parvienne à mettre le doigt dessus. Alors, à défaut d'y arriver, elle lève une main et glisse le bout de ses doigts sur la joue de son vis-à-vis, lui procurant une délicate caresse entièrement guidée par sa curiosité.

« Vous non plus, vous ne parvenez pas à tourner entièrement la page. »

Elle penche la tête de côté, continue de l'observer. Le moindre de ses mouvements, chaque expression de son visage, elle les enregistre pour les réutiliser plus tard, pour se les rejouer dans sa tête, pour imaginer tous les scénarios qui auraient pu être. Pour son absence de jugement, elle lui est déjà reconnaissante. De quoi d'autre pourrait-elle encore l'être ? Il y a tout un travail à faire, et elle ignore par quel bout commencer. La perte de son père, le meurtre de sa mère et le mensonge qui a suivi, le regard des autres sur sa personne et sur son pouvoir qu'elle n'a pas demandé, ou peut-être la façon qu'elle a de se juger elle-même plus durement qu'elle ne le ferait avec les autres ?

Épuisée par ses pensées qui tournent en boucle dans sa tête, elle ferme les yeux tout en continuant à caresser la joue du professionnel de santé. Ses lèvres s'entrouvrent sur un doux soupir qui en dit peut-être plus long que toutes les phrases qu'elle pourrait prononcer. Puis, finalement, elle retire sa main et rouvre les yeux.

« Veuillez m'excuser. Je ne devrai pas tenter de me mêler de votre propre vie privée. »

Mauvaise habitude prise à force de chercher le point faible de toutes les personnes approchant d'Asteria ; elle les trouve maintenant avec une facilité déconcertante qui se plie au bon vouloir de son caractère déjà empathique malgré les apparences froides qu'elle se donne. Ce soir, en revanche, l'assistante semble tout sauf froide. Elle paraît plutôt épuisée, ses cernes noirs soulignant l'ambre de ses yeux, et perdue, plus qu'elle ne l'a jamais été. Après tout, elle ignore tout du processus de guérison qui va lui être proposé, et cette idée l'angoisse. Les questions qui pourraient être posées aussi. Tout ce dont elle est sûre, c'est qu'elle va devoir prendre sur elle pour ne pas céder à l'envie de fuir loin de cette pièce accueillante de par son habitant principal.



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Aethel Leiner
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Aethel Leiner
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Poste : Assistante-garde du corps du Gouverneur
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Aethel Leiner
Ven 17 Mar - 3:40

   

Forgetting is not the same as healing


   


   
Dans les choses qui rassurait le plus le Docteur dans ce début de psychanalyse c'était qu'Aethel se sentait, au moins un minimum, rassuré par Vy. Peut-être était-ce sa compassion, le respect auquel il faisait preuve de manière continuel ou tout autre chose, mais au moins ne s'était-elle pas encore enfuie du bureau comme il craignait que cela puisse arriver à un moment... Bien qu'il ne savait pas spécialement si ce risque était totalement supprimé. Les quelques fois où leurs regards se croisaient, il voyaient une certaine froideur, une certaine dureté... Ne sachant pas spécialement si c'était dirigé contre lui, contre elle, contre le monde ou encore contre autre choses. Et cela, il souhaitait le savoir pour espérer réparer de la façon la plus délicate possible sa patiente. Le dernier des fils Omniell avait jurer d'être un bouclier pour la population d'Aurora... Et le faite qu'en face de lui se tienne une "meurtrière" aux circonstances atténuantes de l'empêchera pas de faire tout son possible pour l'aider. Car à ses yeux, nombreux sont les personnes ayant eu un moment dur dans la vie et qui ont pêchés, qui méritent une seconde main tendu. Alors que l'assistante du Gouverneur reboutonnait ses vêtement pour cacher les marques qu'elle avait montrer, le docteur en profita alors pour boire une longue gorgée d'un thé qui allait bientôt être vide, à son grand désarroi. La fatigue et les voix attendaient simplement le bon moment pour frapper, et pour frapper fort le pauvre Vy qui ne pouvait se permettre le moindre problème à ce moment la. C'était en soi, peut-être l'une des séances les plus importantes qu'il puisse avoir...

Gardant son visage souriant sans spécialement agir alors qu'il était ausculté par Aethel, Vy se demandait bien ce qui pouvait traverser l'esprit de son interlocutrice... A tel point qu'à un moment, il se demandait même si finalement, la personne qui se faisait le plus analyser, c'était peut-être lui dans l'histoire... Préférant mettre de côté cette absurdité, il se tint prêt à répondre et soutenir sa protégée de la nuit à la moindre parole ou doute de cette dernière... Chose qui vint, lorsqu'elle admit avec un chuchotement que, finalement, la perte de son père aura été la seule douleur qu'elle eut pour un mort. L'information percutante qui fit soulever un sourcil chez le psychologue qui reprit alors, de sa douce voix.

- Je suppose donc que vous étiez un peu plus proche de votre paternel alors? Vous savez, Madame Leiner, il est tout à fait normal qu'un tel évènement accompagné du manque de soutient de votre mère après, voir même, un contre soutient eu au bout d'un moment... La réaction qui a conduit à toute cette affaire... Et même si cela peu sembler étrange, c'est quelque chose que je peux entièrement concevoir, en tant que psy, comme en tant qu'être humain... Nous avons tous des moments de faiblesses qui entrainent des actions. Mais cela ne fait pas de nous des monstres pour autant, juste cela nous rappel que nous pouvons toujours avoir besoin d'aide.

S'exprima t'il, avant de nettoyer de manière presque mécanique ses lunettes, voyant dorénavant la salle d'un puissant flou. Heureusement cela ne dura que quelques secondes qui, une fois que ses yeux retrouvèrent la vue, se posèrent sur ceux de l'assistante du Gouverneur. Encore une fois, la sensation étrange d'être observer, analyser, décortiquer. C'était donc cela, que de passer une psychanalyse mais sans les paroles? Il espérait au moins réussir à adoucir les choses avec sa façon d'être alors... Cependant, lorsqu'il reçu le sourire en récompense, il perdit l'étrange poids perturbant qu'il ressentait, presque comme rassuré. Peu de temps après qu'Aethel eu siroté son thé, elle reprit la parole, signifiant la logique du mal nécessaire et de son envie de la voir mourir. Encore une fois, Vy n'était pas la pour juger, mais pour accompagner. Il n'était pas la, dans cette histoire, il n'est qu'actuellement un spectateur lointain d'une scène déjà terminé depuis longtemps. Et même si il n'avait que cette version de l'histoire, il se devait avant tout donc, d'agir pour sa patiente.

- Je comprend parfaitement la logique du mal nécessaire. Quand la survie du groupe ou de l'individue est menacé par quelque chose, il faut savoir se salir les mains en effectuant une mauvaise action pour continuer alors. Je ne vous jugerai pas d'avoir souhaitée cette mort. Même je... Je peux vous comprendre de cela. De souhaiter qu'une souffrance s'achève en achevant une vie.

En disant cela, il pensait bien à son frère... Il essayait pourtant de souvent éviter de penser à son jumeau durant ses psychanalyse, mais la... Parler de mort, en pleine nuit alors qu'il était fatigué face à une femme aussi forte que perturbante... C'était difficile de garder intact et son masque et sa santé mental. Mais en ce qui concernait son frère, quand il le voyait autant souffrir de ses blessures au point d'être soit à hurler de douleur, soit dans le comas... Tout en sachant qu'il était impossible de soigner la personne, alors dans ces moments la, on souhaite faire ce mal nécessaire... Pour la première fois de toute ses séances, Vy détourna même le regard, son masque avait pris un sacré coup... Il fit semblant de chercher quelque chose dans un de ses tiroirs, cela ne dura que quelque secondes, pour sortir un autre crayon, mais cela lui permit de retrouver sa façade habituel. Il espérait juste ne pas avoir été trop étrange vis à vis de l'assistante de la Gouverneur, et que les choses pourront continuer dans le bon sens. Son interlocutrice s'ouvrait de plus en plus, et alors l'espoir du jeune docteur s’agrandissait lui aussi pour la mission de la réparer de la meilleure des façons possible. Mais une chose est sûr c'est que le Bouclier d'Aurora ne s'attendait définitivement pas à ce qui allait arriver. Offrant son plus délicat sourire et son regard le plus compatissant, il écouta les paroles d'Aethel, demandant alors comment récupérer cette plume... Avant de questionner le docteur qui fut surpris.

- Comment ça, Madame Leiner?

Surpris par la tournure des évènements où Vy devenait patient de sa propre salle, le psychologue resta immobile alors qu'Aethel faisait le tours de son bureau. Une nouvelle fois, leurs regards se rencontraient comme deux forces brutes se bloquant l'un et l'autre. Il n'y avait pas à dire, le regard de l'assistante du Gouverneur était puissant, voir presque effrayant... Mais surtout hypnotisant. Restant sans dire le moindre mots, ce fût la caresse des doigts de la rousse qui le fit frémir légèrement, ce demandant bien ce qu'il pouvait bien se passer dans son propre bureau... avant d'entendre son interlocutrice signalait que lui aussi, n'avait pas tourner la page de son passé.

- Je... Je...

Le jeune homme resta quelque peu silencieux. Il ne pouvait se permettre de démentir car après tout cela serait un mensonge, et il avait promit de toujours être franc avec ses patients... Mais il était quelque peu tétanisé par les capacités d'instigatrice de cette étrange femme capable de bien des choses. Avec cette proximité, il se sentait encore plus épié, comme si cette personne en face de lui frappait au bélier les solides mures de sa vie pour y entrer et en prendre possession... Comme si il était analyser, dépouillé de ses techniques pour le profit d'Aethel... La sensation était étrange, et quelque peu effrayante de prime abord. Et bien que le médecin souhaitait reprendre le contrôle, il n'y arrivait pas, presque soumis alors qu'il était assis sans bouger de son fauteuil. Lorsqu'elle refit une caresse en fermant les yeux, ce fût le soupire de cette dernière qui fit reprendre corps à la réalité à Vy. Son esprit se remit à fonctionner à plein régime, comme si l'étreinte s'était enfin dé-serrer suffisamment pour respirer à plein poumon. Mais cela ne servit à rien, car quelques secondes encore après, l'assistante du Gouverneur s'excusa avant de se reculer. La perte de ce contact physique refit frémir le dernier fils des Omniell, comme une connexion vitale se coupant. Une nouvelle fois, le jeune homme se devait de reprendre corps avec sa carapace pour ne pas afficher ses blessures... Mais étrangement, et pour la première fois, il avait envie d'en parler. Avec cette femme qui l'avait démasqué... Qui avait une certaine aura, une certaine force...

Mais non, pas ici, pas maintenant. C'était sa consultation à elle. Et c'est elle, qu'il devait aider, pas lui même. Venant se masser les yeux, le Bouclier d'Aurora reprit alors la parole à son compte après avoir replacé une mèche de cheveux, pour une parole qu'il avait bien trop laisser tomber après ce manège.

- Vous... Vous n'avez pas à vous excuser, Madame Leiner. Il peut-être naturel pour certain de souhaiter en savoir plus sur les autres, et quand je dis plus ,c'est tout. Et puis, je vous ai promis d'être sincère avec vous. Pas de secrets, pas de mensonges, aucun. Car oui en effet, j'ai déjà utilisé cette plume qui m'a échappé pour essayer de reprendre le contrôle de ma vie... Et oui, j'ai un marque page qui me bloque à jamais sur un élément de mon passé mais... Pas ici, si vous le souhaitez bien. Pas maintenant. Je m'en voudrais de parler de moi, alors que vous avez fait tout le déplacement jusque ici. A moins que cela ne vous ennuie aucunement, et même si sur le principe je préférerais ne pas en parler... Je souhaites avant tout vous aider vous. Votre santé, comme celle de tout mes patients, est ma priorité numéro une, et le sera toujours.

Dit-il alors, un large sourire sur son visage dont le masque avait violemment vaciller... Et pourrait bien se briser pour la première fois en environs six ans...
KoalaVolant
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Dim 19 Mar - 14:25


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Forgetting is not the same as healing

Vy Omniel

Se tenant bien droite face à son interlocuteur, à quelques centimètres à peine de lui, la rousse le scrute comme une chose curieuse dont elle voudrait percer le moindre secret. De par sa hauteur face à lui qui est assis, elle baisse la tête pour mieux l'observer, mais ne semble pas se frustrer de la différence de taille. Son regard est intense, son côté obsessionnel ressortant et la poussant à analyser chaque trait du jeune homme avec une insistance frôlant l'irrespect le plus total, même s'il n'en est rien. Au contraire, elle ressent plus de considération envers ce dernier que pour beaucoup d'autres qui ont tenté de s'attirer ses faveurs. Cette faculté qu'il a de la mettre à l'aise, de lui donner l'impression de ne pas être dans le tort, elle l'admire sincèrement. Aussi répond-t-elle d'une voix un peu plus assurée, quoiqu'avec une pointe de déception dans celle-ci ;

« Je pense que c'est lui, mon père, qui voulait le plus d'un enfant. »

Sa mère, au mieux, avait vu là une façon comme une autre de maintenir son couple en un seul morceau, en se pliant à l'image d'une famille heureuse. Non pas qu'ils avaient été tristes, loin de là. Ses premières années avaient même été bénies par le bonheur d'avoir un père et une mère qui se pliaient à ses moindres caprices, qui n'étaient par ailleurs pas nombreux, jusqu'à ce que le travail de son paternel commence à lui prendre tout son temps et que la peur s'installe - celle qu'il ne rentre jamais, crainte qui s'était réalisée en un instant fatal.

« Il est malheureusement décédé alors que je n'avais que huit ans. C'est là que tout a commencé. »

L'alcool. Les cris. Les coups. Une grimace traverse le visage fin de la jeune femme tandis que les souvenirs remontent dans son esprit torturé. Néanmoins, la paix revient rapidement sur ses traits tandis qu'elle écoute le psychologue, hochant lentement la tête pour confirmer que le mal était effectivement nécessaire. Sans ce geste de protection qui avait coûté la vie à sa mère d'adoption, sans doute aurait-ce été son cadavre qu'on aurait retrouvé ce jour-là tant ses blessures avaient été sévères, lui valant plusieurs jours à l'hôpital juste pour s'en remettre.

Cependant, sans ces évènements et l'avènement de son pouvoir, jamais Aethel n'aurait fait la rencontre d'Asteria - pas d'assez près pour développer une obsession à son encontre. De fait, elle croit sincèrement que dans tout mal peut se trouver du bon, quand bien même faut-il parfois creuser profondément pour en trouver les racines.

Cela dit, la curiosité de la Balance revient au galop sous l'effet des frissonnements qui traversent le corps du Docteur Omniell, lui indiquant qu'elle vient de marquer droit au but. Le fait de se rendre compte que lui aussi possède des squelettes dans son placard la rassure plus encore que tous les mots qu'ils ont pu échanger tout du long de leur conversation. Un fin sourire s'esquisse au coin de la bouche pulpeuse de la sorcière aux cheveux cuivrés tandis qu'elle met fin à sa caresse, sans pour autant s'éloigner du corps de son vis-à-vis tandis qu'elle examine la moindre des réactions de ce dernier.

« Pas ici, pas maintenant... » chuchote-t-elle du bout des lèvres avant d'ajouter : « Ce qui signifie que vous me devez un plus tard, ailleurs, Docteur. »

Bien sûr, elle a conscience que cet instant lui est dédié, et qu'il n'est nul besoin de remuer le couteau dans la plaie tant que son allocuteur ne se sent pas de parler lui-même de ses démons. Elle note néanmoins leur présence dans un coin de sa tête, incapable d'oublier cet instant de faiblesse qu'elle a arraché à son psychologue, lui rendant la pareille dans une analyse un peu trop précise pour être tout à fait innocente. Car blanche comme neige, Aethel ne se permettrait pas de prétendre l'être. Tout son être étant une arme au service d'Aurora et de son Gouverneur, rien ne lui autorise la candeur dont d'autres peuvent faire preuve sans retenue.

Enfin, elle se détache de sa cible, s'éloigne pour refaire le tour du bureau tout en frôlant ce dernier de la pulpe de ses longs doigts, retournant s'installer à la place qui est la sienne pour reprendre en mains sa tasse de thé. Prenant le temps d'observer le peu de liquide qui y reste, elle se décide à la vider d'un trait avant de la reposer d'un geste prudent.

« Pour en revenir à mon cas, même s'il me déplaît de tout ramener à moi, ce problème de ne pas considérer la mort comme sacrée m'amène à faire des choix qui… pour le dire gentiment, déplaisent à mes alliés. Comme exposé plus tôt, il m'est déjà arrivé de relever un camarade tombé au combat pour qu'il continue ce dernier jusqu'au bout. »

Ramenant sa tresse sur son épaule, la rouquine s'applique à la défaire pour mieux la refaire, occupant ainsi ses mains à autre chose qu'à trembler légèrement par peur d'un jugement qui pourtant ne vient pas. Presque comme si elle pouvait tout dire sans que jamais rien ne choque le psychologue.

« Je me demande sincèrement si je devrai arrêter de le faire. » lâche-t-elle tout en se mordillant la lèvre inférieure. « Une part de moi, rationnelle, comprend le malaise que ça peut créer chez certains. Mais mon pragmatisme me fait considérer l'aspect pratique de la chose. »

Ayant terminé de refaire sa tresse, la jeune femme la triture durant quelques secondes avant de l'envoyer de nouveau dans son dos. Ses mains se posent ensuite sur ses genoux, ses doigts se recroquevillant à s'en faire blanchir les phalanges tandis qu'elle penche la tête de côté, interrogeant son interlocuteur d'un regard réellement perdu.

« Que feriez-vous à ma place ? »

Choisirait-il le confort de ses partenaires, ou l'efficacité nécessaire pour protéger la ville ? Si de son côté la rousse ne compte pas changer d'avis sur ses méthodes douteuses, elle est malgré tout curieuse de voir quelle sera la réponse de son compagnon nocturne, à croire qu'elle continue à l'analyser alors qu'elle était décidée à ne plus le faire. Elle trouve, après tout, le jeune homme fascinant, tant dans sa façon d'accepter les choses avant aplomb que dans la façon presque fragile qu'il a eu de réagir à ses propres déductions. Un bouclier fissuré, dont elle se demande s'il finira par craquer ou par se reconstruire plus solidement que jamais. Un défenseur de la veuve et de l'orphelin qu'elle compte bien garder à l'œil maintenant qu'elle l'a en ligne de mire.

Décidément, cette séance de psychanalyse a pris un tour auquel même l'assistante du Gouverneur ne s'attendait pas, chacun prenant la mesure des forces et des faiblesses de l'autre, yeux dans les yeux pour un échange sans le moindre tabou. La jeune femme en est même prête à faire durer l'échange, prête à se livrer dans les moindres détails, dans le seul but d'apprendre à connaître plus avant le psychologue qui lui fait face. Une chose est sûre : elle ne le laissera pas oublier ce plus tard, ailleurs, se sentant déjà fébrile à l'idée de découvrir ce qui peut se cacher derrière le masque de bienveillance du médecin.

En attendant, elle rajoute une phrase d'une voix basse, presque inaudible dans son horreur pleine et entière ;

« Je me demande des fois si j'aurai été capable d'en faire autant du corps de mon père. En fait, je me demande même si… je suis encore capable de m'attacher à quelqu'un comme je l'ai fait avec lui. »

Pas nécessairement un lien paternel, mais un lien qui la ferait souffrir de le voir brisé comme celui-ci l'a été par la mort. Bien sûr, il y a Asteria qui rentre en ligne de compte, mais en dehors de lui, est-elle encore capable de forger des liens solides ? Une canine sur le bord de la lèvre, Aethel fronce les sourcils et admets encore plus bas :

« Je… n'ai pas nécessairement d'amis. »

Aucun à qui elle confierait sa vie, tout du moins. Ni qu'elle inviterait dans le bordel qu'est son appartement. Il y a peut-être Violette, dont elle a fait la connaissance il y a peu, mais parviendra-t-elle à renforcer ce lien qui commence à se créer entre elles au point de pouvoir lui faire confiance sur tous les sujets ?

« J'ignore même si c'est possible. » ajoute-t-elle d'un air dépaysé.



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Aethel Leiner
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Aethel Leiner
Dim 19 Mar - 18:30

   

Forgetting is not the same as healing


   


   
C'était tout de même quelque chose de particulier pour un Psychologue d'être analysé à son tour. Lui, était pourtant sensé être dans la posture inverse. Poser les questions, réfléchir, répondre aux problèmes du patient... Mais il avait cette sensation déroutante que tout ce qu'il disait ou faisait était analysé par l’œil expert d'Aethel. Presque comme si il n'était qu'une proie face à un prédateur. Ici, le faite d'être assis n'arrangeait pas les choses. Comme une posture de dominante, le regard que lui jetait l'assistante du Gouverneur était fort et intense. Mais pourtant, il ne pouvait pas détacher son regard. Pas pour un stupide concours de qui gardera le plus longtemps le contact visuel, mais car il devait à tout prix garder son calme, et son attention. Prouver qu'il avait les épaules pour l'aider. Car lui même devait se convaincre qu'il avait ce qu'il fallait pour aider tout le monde. Mais une chose était sûr, la ou il aurait pût éprouver de la crainte de faire face à une personnalité aussi... Particulière, presque comme un serpent venimeux qui vous hypnotiserait, Vy avait une certaine forme de respect pour celle qui réussissait à autant le déstabiliser. Car c'était bien la première fois que ça lui arrivait. Mais il reprit tout de même attention à ce qu'il se passait lorsque son interlocutrice reprit la parole pour parler de son père et de ce désir d'enfant.

Il y avait vraiment une fracture dans ce qu'elle disait lorsqu'elle parlait de son père ou de sa mère. Il y avait une forme d'émotion pour le premier, même si ça pouvait être parfois minime. Pour la seconde personne... Il n'y avait rien. Un ton neutre, aucun réel sentiment hormis ce dédains palpable. Même pas de haine en soi lorsqu'elle en parlait. Cette mort, ce meurtre, l'avait marquée, ça lui avait bien retirer ces sentiments envers quiconque tombant au champs d'honneur après cela. Tout du moins c'était la conclusion vers laquelle Vy penchait. Avant d'être attiré par les nouveaux aveux de sa patiente qui annonça l'âge qu'elle avait à sa mort. Début du calvaire qu'elle a dut endurée par la suite. L'air du psychologue se fit un peu plus attristé. Personne ne devrait, après un évènement tragique, subir les affres fou de quelqu'un qui se sert ensuite de vous comme moyen d'alléger sa peine par la douleur et la méchanceté. Laissant échapper un léger soupire, il vint à terminer son thé, avant de répondre.

- Cela ne sert peut-être plus à rien, mais sachez tout de même que cela m'attriste de savoir qu'une âme, après un évènement tragique n'a pas eu le soutien escompté par ce qui devait être sa mère. Je vous promets de vraiment faire mon maximum pour vous aider à travers cette séance... Et les prochaines, si vous le souhaitez bien entendu.

Il avait vraiment envie de l'aider. De toute les personnes qu'il avait vue débouler dans son bureau, elle faisait partie des personnes les plus... frappante. Une âme en peine, intrigante. Une force vive déroutante. Pour un psychologue, mais encore plus pour Vy c'était... Inspirant. Comme une certaine résonance qui le frappait de plein fouet.  Et cette résonance devint encore plus flagrante alors qu'il avait été acculé sur le dossier de son fauteuil. Il avait plus qu'été analysé, il avait presque été transpercé par la faculté d'analyse poussé d'Aethel. C'était presque comme un jeu finalement entre les deux, de réussir à découvrir le cœur de l'autre dans une danse endiablé de questions et réponses. S'en était étrangement stimulant, si on excluait tout le côté réveil de traumatisme. Il ressentait la fin de la caresse, si douce mais pourtant si puissante d'une femme au regard hypnotisant. Une chevelure qui attirait le regard et une présence aussi forte que puissante. La respiration de Vy c'était accéléré, tout comme son cœur, atteignant celle de quelqu'un qui faisait le marathon quand elle vint à répéter les paroles du psychologue, avant d'insister qu'il lui devait une autre rencontre. Et il comptait bien la revoir oui. Que ce soit pour elle, ou il semblerait bien... Pour lui aussi.

- Je vous le promets, Madame Leiner. Nous nous reverrons... Et je vous en dirais bien plus sur moi, si c'est ce que vous espérer. Même si nous n'en avons pas encore fini avec vous.

S'exprima t'il avec un doux sourire, essayant de retrouver son calme et sa sérénité. Il aurait préféré continuer de boire son thé pour retrouver l'énergie qu'il avait perdu après cette interaction, mais il n'avait plus rien du tout. Quand Aethel décida de s'éloigner pour retourner sur son fauteuil, une certaine moue attristé traversa rapidement Vy, comme si, étrangement, cette proximité fût plus plaisante qu'il ne l'aurait crue. Comme quoi, si l'assistante avait un autre pouvoir que celui de réveiller les morts, c'était de faire un sacré effet aux personnes avec qui elle rentrait en contact, c'était sûr. Mais alors qu'elle termina elle aussi son thé, elle fit en sorte de reprendre son histoire, et des soucis d'âme. Elle était alors revenue sur son rapport à la mort, la sacralisation de cette dernière, le fait de faire revenir à la vie le cadavre de ses anciens camarades au combat... Elle jouait avec ses nattes tout en parlant, une façon connue d'occuper ses mains quand on stressait. Un subterfuge simple, mais que le docteur connaissait. Et alors qu'elle demandait si elle devait arrêter, elle mis face à face ses états d'âmes, avant de demander son avis à notre protagoniste. Le tout en étant perdue, comme face à une question impossible à répondre. Fermant les yeux, tout en gardant son sourire, le dernier fils Omniell vint à tranquillement se lever de son fauteuil pour se diriger vers le thé encore chaud qu'il restait. Il resta un instant silencieux alors qu'il redonnait à boire à son interlocutrice et à lui même. Puis il vint derrière le fauteuil de sa patiente, posant ses mains sur le tissue de ce dernier, le regard perdu vers son bureau, comme se mettant à la place d'un patient.

- Ce que je ferais à votre place? Dure question. De par ma nature de psy, je suis plutôt conciliant, et donc aurait plutôt l'intérêt de ne pas le faire... Mais la réalité d'un homme assis derrière son bureau est bien, bien loin de la réalité des choses sur un terrain d'action, et encore moins vis à vis de la survie de l'Humanité. Et c'est ce que j'ai juré de protéger, en tant que médecin alors... Si j'étais vous, peut-être que je continuerai. De garder ce pragmatisme. Peut-être rendre la chose moins visible? Mais dans tout les cas, votre pouvoir, et votre force de caractère aide sûrement cette ville à avancer, Madame Leiner. Alors... Continuer, pour le bien commun.

Il vint déposer une main amical sur l'épaule de sa patiente, avant de retourner vers son bureau et s'y assoir. Il ne savait pas spécialement ce qu'il avait dit servirait à son bien ou non, mais il avait voulu être franc. Notre réalité des choses était bien trop souvent éloigné de la vérité globale dont l'Homme avait besoin pour avancer. Et ça, Vy l'avait appris avec l'éducation de ses parents... Et d'une autre façon avec la mort de son frère. Quoi qu'il en soit, son but final c'était surtout d'aider l'assistante à retrouver des repères et à avancer loin de ce poids qui la retenait. Comme il le faisait pour tout les gens qui rentrait dans ce bureau... Mais la avec un intérêt supplémentaire. Plus la séance avançait, et plus il avait envie de creuser chez sa patiente. Plus il avait envie d'en savoir plus. La où normalement il devrait s'arrêter à l'essentiel de sa fonction, c'était presque comme une envie... Particulière. Après tout, elle même ne souhaitait-elle pas en savoir plus sur lui? C'était presque comme une forme de donnant donnant, non?

Par la suite, après un certain silence, l'assistante vint à dire d'une voix basse une autre chose qui semblait peser sur son cœur. Le manque de proximité qu'elle pouvait avoir avec les autres. Comme si son père avait été la seule personne suffisamment important et proche d'elle qu'elle n'aurait pas utiliser par sa magie. Se questionnant si elle pouvait se faire des amis, perdu dans cela, soulignant qu'elle n'en avait pas nécessairement. Hormis peut-être le gouverneur, supposa alors le jeune homme qui vint à joindre ses mains. Son visage toujours relâché, un sourire toujours détendu, il reprit alors la parole.  

- Peut-être qu'à défaut de sacraliser la mort, c'est la personne qui se trouve devant vous que vous sacraliser, et dans ce cas la nous sommes face à deux choses différentes. Peut-être que le décès tragique de votre paternel à créer une coupure aux deux niveaux... Ce qui peut créer un certain trouble sur la visualisation des choses accentuer par les horribles traitements infligés par votre mère, celle qui aurait dut vous soutenir...

Le rôle du psychologue était revenue sur la place pour analyser la situation et extérioriser en partie ce que pensait Vy tout en proposant à sa patiente pour voir avec elle ce qu'elle pouvait en penser. Par la suite il reprit avec moins d'entrain, et plus de calme.

- Je suis persuadé que vous êtes capables de vous faire des amis. Mais un ami reste après tout quelque chose de précieux, de solide pour nous tous. Un lien important à qui on peut se confier, quelqu'un d'intérêt. Cela peut-être des perles rares pour certaines personnes. Et je peux comprendre qu'avec votre passé, vous ne chercher que ces perles la. Je... Enfin, vous savez, en tant que psychologue, je trouve ça important d'essayer d'avoir des bases solides, avec les gens qui nous font nous sentir bien... Ou nous sentir en confiance. Même pour moi vous savez, c'est quelque chose de rare.

S'exprima t'il alors, s'ouvrant peut-être un peu trop pour ce qu'il voulait dire à sa patiente...
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Dim 19 Mar - 21:16


Forgetting is not the same as healing [Ft. Vy] 762fa354ee35c2d6dbc45e77d27d9849
Forgetting is not the same as healing

Vy Omniel

Le concept même de rechercher des réponses chez l'autre était une chose étrange et stimulante. Tandis qu'elle continuait d'observer son interlocuteur de ses yeux d'or fondu, elle se dit même que c'était une situation entièrement nouvelle qui lui offrait un regard inédit sur les faits, une sorte de jeu de l'esprit entre deux âmes radicalement différentes et pourtant irrémédiablement attirées l'une par l'autre. Un jeu auquel elle jouait parfois avec le Gouverneur, à un autre niveau. Elle n'avait pas été jusque dans les moindres détails avec ce dernier, ne souhaitant pas le détourner de ses préoccupations autrement plus importantes que les états d'âme de son assistante. Dans ce bureau, en revanche, elle avait une liberté qu'elle-même ne s'autorisait pas en dehors, aussi se prenait-elle à cet échange tout à la fois ludique et perturbant.

« Ce qui ne sert pas n'est pas pour autant perdu. » murmura-t-elle d'une voix douce en inclinant légèrement la tête en signe de remerciement.

La compassion du psychologue la touchait, plus qu'elle n'était capable de l'exprimer en dehors de son regard qui s'adoucit de façon conséquente, caressant plus qu'elle ne regardait maintenant les traits du jeune homme en face d'elle. Il l'intriguait. Était-ce là l'effet de toute consultation de psychanalyse ? Non, probablement pas. Il y avait chez Vy ce petit quelque chose qui la happait d'une façon rare, qui la poussait dans ses retranchements sans qu'elle ne s'en sente aussi gênée que d'habitude. Peut-être était-ce cette impression de ne pas être seule avec ses questions, ou encore cette similarité qu'elle percevait chez lui.

Un long frisson de ravissement remonta le long de son échine tandis que ce dernier ne rejetait pas son invitation à peine déguisée de se revoir dans d'autres circonstances. En apprendre plus sur lui, voilà qui motivait d'autant plus la Balance à se confier, pour que l'échange n'en devienne que plus équitable - car des questions et des analyses de son propre cru, elle en aurait sans doute autant pour lui que lui pour elle, ce qui ne serait définitivement pas juste si elle s'arrêtait en si bon chemin de ses confessions.

Une fois resservie, la jeune femme prit sa tasse entre ses mains pour mieux les réchauffer et, suivant du regard les mouvements du médecin, elle se retrouva bientôt avec la tête penchée en arrière pour ne pas le lâcher une seule seconde du regard. Un sourire félin étira ses lèvres pleines tandis qu'il expliquait son point de vue en détail - qu'elle pouvait comprendre, d'un côté comme de l'autre. Pour le bien-être mental des gens, bien sûr qu'il choisirait de ne pas le faire. Mais pour celui de la ville ? L'histoire était bien différente, et un fin soupir rassuré s'échappa des lèvres entrouvertes de la jeune femme tandis qu'il lui disait de continuer. Elle qui s'était attendue à un déni total de la réalité se trouvait au contraire encouragée, ce qui lui faisait un bien fou.

Prise d'un soulagement auquel elle ne s'attendait pas, la demoiselle esquissa un geste de la main en direction de celle du psychologue, avant de s'arrêter net dans son mouvement. Au fond, il ne faisait que chercher à l'apaiser, à calmer les souffrances qu'elle exprimait à travers un toucher salvateur qui n'était qu'un juste retour des choses quant à la caresse qu'elle lui avait prodigué plus tôt. Rien de plus, et certainement pas un geste auquel il attendait une réponse. Au lieu de quoi, elle replaça maladroitement une mèche volage derrière son oreille, comme si son mouvement avait été entièrement destiné à cette seule intervention.

Une fois son allocuteur repositionné en face d'elle, la rouquine prit une nouvelle gorgée de son thé tout en réfléchissant aux paroles de ce dernier. Sacraliser la personne en face d'elle… Voilà qui, d'une certaine façon, touchait dans le mille, même si cette sacralisation s'arrêtait à bien peu de personnes en vérité. Quoique dernièrement, ce cercle s'élargissait quelque peu, sans doute parce que l'assistante du Gouverneur s'était mis bille en tête de s'ouvrir un peu plus au monde qui l'entourait.

« Une double fissure, en somme… » chuchota-t-elle dans l'amertume de sa boisson. « Vous me donnez l'impression d'avoir beaucoup de choses à réparer pour pouvoir me sentir enfin entière. »

Car là était bien le problème - elle ne se sentait pas… 'elle'. Comme si elle n'était rien de plus qu'une de ces marionnettes sans vie qu'elle maniait au gré de ses envies. Cela dit, et dans un manque évident d'innocence, la rousse ne put s'empêcher de remarquer quelque chose dans le discours de Vy, quelque chose qui l'interpella. Cette rareté soudainement évoquée venait de lui inspirer un besoin viscéral de se glisser dans cette faille dévoilée par le professionnel de santé, balayant toute autre considération.

Il y avait quelque chose chez son compagnon nocturne qui agissait sur elle comme un aimant, la poussant à faire fi de la retenue qu'un patient était censé avoir envers son psychologue. Se levant à nouveau pour faire le tour du bureau, brisant à nouveau cette limite censée être infranchissable, la jeune femme se pencha cette fois-ci vers l'avant pour positionner son visage à la même hauteur que celle du brun tandis qu'elle glissait ses mains de part et d'autre de son corps, reposant sur les accoudoir du fauteuil.

« Et vous, Docteur, êtes-vous une personne de confiance ? » releva-t-elle avec une franchise déconcertante.

Un bon moyen de tester ses limites, de voir si elle pouvait insuffler un peu de ses propres sentiments troublés dans cette fêlure qu'elle ressentait chez son vis-à-vis. Une façon comme une autre, aussi, de chercher la confrontation, de confronter son interlocuteur à ses propres sentiments, et d'y trouver, pourquoi pas, l'apaisement qui pouvait s'ensuivre d'une pareille tactique. Parce que cette part d'un échange, elle la maîtrisait bien, peut-être même un peu trop, et qu'elle cherchait ainsi à reprendre le contrôle de la conversation en troublant un peu plus le jeune homme.

À présent en position de force, ou tout du moins le pense-t-elle, elle recherche l'homme, et plus le psychologue, elle recherche la vraie pensée, et pas la seule réflexion d'un professionnel.

« Vous me proposez de me réparer avec la colle la plus forte qui soit, mais êtes-vous capable de creuser plus profondément encore ? »

Parce que d'une certaine façon, la jeune femme n'en était qu'à la première couche de ses révélations, au premier étage de la tour branlante qu'elle avait construite suite aux maltraitances et aux pertes. Au fond d'elle-même résidait encore et toujours une certaine vérité qu'elle-même n'osait pas s'avouer, de peur de tomber en morceaux sans le moindre espoir de reconstruction.

« Si vous le permettez, c'est maintenant à mon tour de vous écouter. Posez-moi toutes les questions qui pourraient vous venir à l'esprit - je suis entièrement vôtre pour les prochaines minutes. »

En bien comme en mal, elle était prête à tout pour que ce petit jeu dure entre eux. Il était maintenant temps que Vy se lance, non pas dans la simple analyse, mais dans la recherche des faits, et de la vérité qu'ils cachaient habilement, si bien sûr il était prêt à se lancer véritablement dans la guérison mentale de la rousse détonante qui lui faisait face avec à la fois autant d'aplomb que de doutes.



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Aethel Leiner
Jeu 23 Mar - 3:39

   

Forgetting is not the same as healing


   


   
Deux yeux d'or formant un regard aussi hypnotisant que puissant. Quand Aethel décidait de vous regarder, d'implanter son regard dans le votre... Il était difficile de ne pas se défiler au vue de la pression que cela semblait apporter. Mais pour Vy, étrangement, il avait un certain plaisir de soutenir cela. Un plaisir qui s'était développer au fur et à mesure de leurs échanges. Le regard est le miroir de l'âme, disent beaucoup de gens. Et ils n'avaient pas tord finalement. Quelqu'un qui semblait froid, puissante, sans remord. Presque comme une conquérante finalement... Quelqu'un qui méritait amplement d'être regarder, analyser, et comprise. La stimulation intellectuel que subissait le dernier fils Omniell était sans précédent. Dans cette antre de liberté de l'expression et de l'âme, se jouait un spectacle des plus étranges. Une protagoniste principal qui s'ouvrait à un public composé d'un seul et unique spectateur. Spectateur qui entrait, sans le vouloir, en partie de ce spectacle de par les points commun qu'il pouvait partager avec son interlocutrice. Celle d'une blessure bien trop profonde dans le cœur qui changeait un humain. Qui le déformait. Est ce que finalement, c'est cette similarité entre les deux individues qui apportait cette saveur à une telle psychanalyse? Difficile à dire, en réalité. Pour le psychologue, l'esprit humain était beaucoup trop complexe pour s'arrêter parfois sur de simples conclusions et quelques hypothèses. Et pour Aethel, il faudrait certainement bien plus que quelques conclusions pour réussir à la cerner.

La phrase que murmura la jeune femme vint à faire sourire délicatement notre protagoniste. Il sembla comprendre le mouvement de tête comme une sorte de hochement positif. La douce voix qu'elle avait employée apportant de toute façon une note bien plus positive qu'autre chose. Il fit en sorte de lui sourire, toujours pour apporter une certaine note d'empathie, mais aussi de soutient moral par ce simple rictus apaisant. Il avait été crée pour être ainsi. Il s'était former pour finir ainsi. Jour après jour, patient après patient. Il était un bouclier de l'humanité, et il le resterait jusqu'à sa mort, ou jusque ce que son mental ne suive plus. Mais la n'était pas la question. La question, c'était sa patiente dans le besoin et à qui il devait le maximum de concentration. Après tout, il était déjà tard, la fatigue frappait... Il ne pouvait se permettre de ne pas se focaliser entièrement sur elle sous peine de perdre le fil qui était déjà bien particulier à comprendre.

Mais plus le temps passait, plus les échanges se faisaient profond, au point de savoir que, lui aussi était d'une certaine façon le "patient" d'Aethel. Bien que cela soit profondément étrange au départ de subir sa propre médecine, Vy n'y voyait pas spécialement de problème, encore moins si il devait être un patient lors d'une... rencontre ultérieur qu'il avait accepté. Chose qui avait semblé faire plaisir à l'assistante au vue des micro réactions de cette dernière. Savoir cela fit légèrement sourire le jeune homme qui se demandait au plus profond de lui à quelle sauce serait-il manger ce jour fatidique où elle lui posera assez de questions pour peut-être briser les résistances autours de son cœur... Secouant la tête pour se focaliser de nouveau sur la jeune femme, le dernier fils Omniell continua de l'observer droit dans les yeux tout en lui souriant alors que le silence devenait parfois une présence bien lourde à porter. C'était aussi dans ces moments la qu'il fallait agir quand un silence était voulu, ou non. Resservir du thé, se déplacer dans la salle, apporter un effet puissant dans ses paroles. Le psychologue avait peut-être pas beaucoup d'années d'expériences pour être impactant dans ce qu'il faisait, mais il était né pour ça. Et cela lui donnait de nombreuses clefs de compréhensions.

Il fût soulager d'entendre le soupire d'appréciation de sa patiente quand il vint à la soutenir sur sa façon d'être, même, de l'encourager. Il vit son mouvement de main pour remettre une mèche après que lui même vint essayer d'accentuer le côté rassurant en touchant son épaule... Les choses avançaient, et c'était rassurant. Aethel semblait vraiment mériter de supprimer ce lourd poids dans son coeur... Comme tout le monde, finalement. Alors qu'il était de retour à son poste, buvant son thé avec plaisir, l'assistante vint à reparler de nouveau. Chuchotant, citant les fractures, parlant de redevenir entière. Car oui, c'était aussi le but de sa psychanalyse. Ne plus se sentir comme une étrangère dans son propre corps. Mais d'être elle même. Aethel Leiner.

- Je supposes simplement cela... Mais j'ai l'impression que tout ces évènements de votre vie furent... Bien difficile, directement ou non sur votre psyché. Et j'espère de tout mon coeur que vous puissiez vous sentir entière, et que j'aurais l'occasion aussi de vous voir ressentir cela, d'être bien plus en paix. Aethel.

La langue de Vy avait en partie fourché. Il avait voulu apporter la continuité de la politesse en disant "Madame Leiner" mais, pour une étrange raison, c'est une partie de familiarité qui vint à modifier la fin de sa phrase en employant le prénom. Peut-être pour continuer de la rassurer? De montrer qu'il était la? Même lui ne le savait pas vraiment finalement... Et cela semblait, accompagné d'autres ouvertures, rajouter à son interlocutrice des raisons d'agir de manière encore plus avenante. Ne s'attendant pas à la revoir aussi proche, le dernier fils Omniell vint à sursauter quand sa patiente se releva en trombe pour le rejoindre de l'autre côté du bureau. Cette proximité retrouvé était... Particulière, agréable même. Mais c'était bien loin d'une séance normal, c'était sûr. Les joues de Vy vinrent à se rougir quand son interlocutrice mit son visage à la même hauteur, l'entourant de ses bras. C'était finalement, un poile trop prêt, non? Avalant sa salive, il était presque piégé... Mais il se devait de garder son calme exemplaire, même si c'était difficile, quand l'or même s'était incrusté juste devant lui, demandant si il était quelqu'un de confiance.

- Je... Je le suis oui. Si je ne l'étais pas au vue de mon métier, je ne pourrai pas me regarder dans une glace sans me considérer comme un déchet. Ni assumer votre regard si je ne pensais pas l'être.

Dit-il alors, incrustant aussi ses yeux dans ceux d'Aethel, comme pour certifier ce qu'il venait de dire. Bien qu'il n'aurait pas cracher sur le faite de les détourner et se cacher. Pour le coup, il venait totalement de perdre toute cette "position" de force qu'un médecin pouvait avoir avec son patient. Pourquoi? Car un psychologue ne se révèle pas normalement. Et un patient ne profitait pas de cela, normalement. Mais pas ici, pas cette fois, ni pour le premier point... Et encore moins pour le second. Il n'avait plus la protection sacré de son bureau. Il n'était pas seul avec une certaine distance. C'était un face à face, presque comme deux personnes lambda aux nombreuses craquelures qui se faisaient face. Prêt à exploser, ou prêt à s'ouvrir. Il pouvait presque toucher sa peau, ou ses cheveux. Sortant de ses songes simplement à cause de la voix de l'assistante, demandant si il pouvait aller plus loin encore. Qu'il pose les questions, qu'il soit vraiment acteur de cette espèce de danse étrange. Et même si les dernières paroles troublèrent quelque peu le médecin dont la fatigue le faisait peut-être être un peu trop dispersé dans une situation aussi particulière... Il se devait d'essayer de relever ce défis. Essayer de réellement soigner cette femme avant que, un jour peut-être sans l'aide adéquate, elle ne se disperse comme le sable, devenant potentiellement un grand drame. Mais pour l'heure, il se devait de trouver les questions juste, mais frappante, pour comprendre vraiment jusqu'ou le trauma allait... Jusqu'où elle était touché. Posant alors ses mains sur celles d'Aethel, comme pour la "bloquer" un minimum et forcer encore plus ce face à face, il maintint son regard. Le sourire habituel n'était plus la, à la place, un air non pas de jugement, mais de questionnement. Il devait comprendre.

- Quel sensation vous vient, quand vous réanimer quelqu'un? Quand vous contrôler ces marionnettes? L'indifférence, toujours? Ou une certaine force de maitriser cette mort que vous ne sacraliser plus?

C'était un départ. Peut-être que la mort de son père, non contrôlé, et la mort de sa mère, un accident, pouvaient ainsi changer la vision des choses pour Aethel au point que même quand elle utilisait son pouvoir, son esprit en avait été impacté?

- Quand au gouverneur, qu'est ce qui vous a pousser à lui en parler à lui, plutôt qu'à d'autre, qu'est ce qui vous à pousser à devenir son assistante et ne pas rejoindre d'autres branches?

Pareil, le gouverneur semblait être une clef de tout ceci... Directement, ou indirectement.

- Pourquoi le mensonge aux autorités après le meurtre? Pourquoi ne pas avoir expliqué la vérité? Mais surtout, qu'est ce qui c'est exactement passé après ce meurtre, pour que vous en arriviez à déclencher ensuite votre pouvoir sur elle? Que c'est-il passé à cet instant, proche de ce corps, pour que vous ayez fait en sorte de la relever d'entre les morts?

Vy n'avait aucun pouvoir. Donc il n'était pas spécialement sûr de grand choses, mais il supposait bien que la magie ne se faisait pas d'un coup d'un seul. Si cela c'était mis en place, c'était bien pour une raison, mais laquelle? Raison de ce genre de questions. Tout le long, il essaya de garder un ton neutre, plus tourné vers l'amical. Encore une fois il n'était pas un instrument du jugement, mais un instrument d'aide. Il n'était pas la pour accuser et attaquer, mais pour défendre et protéger... Mais plus il pensait, et plus quelque chose lui vint alors... une question un peu plus personnel.

- Et pourquoi un tel intérêt sur ma personne, Aethel? Qu'est ce qui vous intéresse autant?

Car après tout, une personne ne réagissait pas ainsi sans avoir une idée derrière la tête. Il était certain que cela ne mènerait pas forcément à quelque chose, mais cela l'intriguait bien trop pour ne pas le demander et l'entendre clairement de la bouche de son interlocutrice...
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Jeu 23 Mar - 13:58


Forgetting is not the same as healing [Ft. Vy] 762fa354ee35c2d6dbc45e77d27d9849
Forgetting is not the same as healing

Vy Omniel

Au plus près de son interlocuteur, Aethel se sent… mieux. Apaisée, d'une certaine façon, et plus à l'aise qu'assise derrière le bureau, à l'observer de loin. Là, enfin, elle peut craqueler le masque du psychologue pour affronter la personne derrière et, d'une certaine façon, se mettre en danger elle-même. Car cet échange n'est-il pas là pour cette raison particulière ? Plonger dans l'abîme de sa propre psyché et la dévoiler à quelqu'un d'autre - se mettre à nu, d'un bout à l'autre de sa personne, devant le médecin qui a sur elle un effet quasiment hypnotique que peu de gens peuvent se targuer d'avoir. Pourquoi, d'ailleurs ? Parcourant son visage de son regard mordoré, elle cherche encore la réponse à cette question, soupçonnant celle-ci de lui être vitale.

Leur échange est d'ailleurs devenu plus intime avant même qu'elle ne brise la distance séparant leurs corps - il a usé de son prénom, d'une façon à la fois si naturelle et si marquée que son cœur a raté un battement en l'entendant, comme si sa signification même avait changé en cours de route. La noblesse inhérente à celui-ci semble avoir adopté une certaine fragilité, celle d'un miroir dans lequel se reflètent toutes les versions de sa personne, jusqu'à celle qui fait à présent face à Vy, les yeux dans les yeux, dans ce jeu proche de la séduction spirituelle qui se joue entre leurs esprits conquis.

« Maintenant, je me demande ce que vous voyez lorsque vous vous regardez dans une glace… » chuchote-t-elle dans une volonté de garder cet échange confidentiel.

Pour sa part, elle y voit un monstre. Une erreur de la nature, la créature d'un cirque macabre que les étoiles ont décidé de monter de toutes pièces. Dans les bons jours, elle y voit également le bouclier d'Asteria, son rempart, aussi solide que ceux qui entourent la ville. Est-ce que l'homme qui lui fait face présentement a également cette tendance à se voir différemment selon les jours ? Probablement que oui. Et c'est précisément cette dualité que la jeune femme recherche dans les yeux sombres qu'elle décortique comme un vautour à l'affût de sa proie.

Ainsi, lorsqu'il pose ses mains sur les siennes pour la bloquer dans sa position de prédatrice, la Balance lui adresse un sourire carnassier, si pas satisfait. Ils sont maintenant à armes égales, se nourrissant mentalement et physiquement l'un de l'autre, dans une situation qui présente un charme presque animal, voir érotique. Elle se sent enfin vue, et non plus juste entraperçue à travers un prisme, mise à nu face aux questions qui commencent à arriver au compte-gouttes, aussi pertinentes les unes que les autres.

La première, d'ailleurs, est amusante, de par le fait que la même interrogation lui a été posée le matin même. La réponse en est donc toute trouvée, à l'exception que, pour lui, elle peut la développer plus avant.

« Je ressens de la fascination pour ces corps qui ne devraient plus bouger, de la curiosité et de la puissance dans la façon que j'ai de les contrôler. » commence-t-elle dans un murmure. « Et je me déteste pour ça. Non, pire. C'est de la haine que je ressens, à la fois envers moi-même et envers ceux qui ont eu l'audace de mourir. Ça me brûle à l'intérieur, sans que je puisse éteindre ce feu qui me consume. »

Sous les paumes de Vy, les doigts de la rousse s'agitent, se mettent à caresser la chair à leur portée, comme pour intensifier l'échange d'un contact physique plus marqué. Son esprit est clairement impacté par son pouvoir, et pas nécessairement de la meilleure façon qui soit. Difficile de se reconstruire quand, d'une certaine façon, on se dégoûte soi-même.

« Quant au Gouverneur, j'étais jeune… Fragile, et fragilisée par l'acte que je venais de commettre. Il est venu me trouver un jour dans ma chambre d'hôpital, et j'ai… craqué. En plus de ça, il savait que j'étais l'une des douze. Il était gentil, plus gentil que toutes les personnes que j'avais connues jusque là, et il ne me jugeait pas. Tout ça mis ensemble fait que j'ai développé une forme de lien avec lui, que je suis incapable de développer avec d'autres. Devenir son bouclier et son arme est devenu mon seul but, ma seule raison de vivre, pour pouvoir lui rendre ce qu'il m'avait donné. Le droit de vivre ma vie. »

Une décision qu'elle n'a jamais pensé à remettre en question, tant elle lui paraissait évidente à l'époque et lui paraît toujours aussi logique aujourd'hui. Asteria est tout autant son bouclier qu'elle est le sien. Son obsession s'est calmée avec les années, mais elle reste fascinée par son charisme, attirée par ses capacités de leader, dépendante de ses compliments. S'il y a bien un homme qu'elle ne trahira jamais et dont elle n'oserait pas relever le corps, c'est bien lui.

« Sa personne m'est sacrée, dans la vie comme dans la mort. »

Un aveu auquel elle ne s'attendait pas elle-même, qui lui fait perdre son focus sur le visage de son vis-à-vis pour se tourner vers la droite pendant un bref moment, réfléchissant à la raison derrière cette vérité. Puis elle hausse les épaules, revenant au visage qui lui fait face, décortiquant chaque trait, chaque mimique qui peut s'y dessiner tandis qu'elle parle et répond avec une sincérité pleine et entière.

« J'ai menti parce que j'avais conscience qu'un meurtre reste un meurtre, même s'il est involontaire. Je ne voulais pas finir en prison. C'est aussi simple que ça. » continue-t-elle en penchant la tête de côté. « Et je ne voulais pas salir le nom de mon père par nos actions communes à ma mère et à moi. »

Ainsi, la famille Leiner a gardé son statut de défenseuse d'Aurora, sans que rien n'entache le sacrifice paternel, y rajoutant au contraire la mort glorieuse de sa femme et la survie miraculeuse de leur unique enfant. Un nom dont tout le monde se souviendrait pour les bonnes raisons, et non pas les mauvaises. Cela dit, les questions suivantes arrachent une grimace à la rouquine, dont les épaules se tendent et les doigts arrêtent leur ballet sensuel sur la peau du psychologue.

« Comprenez-moi bien : une part de moi était soulagée. Mais l'adolescente que j'étais encore était terrifiée par le concept de la mort. Le sang sous son crâne, l'angle de son cou… J'ai souhaité qu'elle se relève, j'ai espéré ne pas être coupable d'un meurtre. J'étais prête à me prendre encore des coups, pourvu que je n'ai pas été responsable de son décès. À cette époque, c'est ma culpabilité qui a déclenché mon pouvoir. Je voulais l'entendre crier, même de souffrance, pour ne pas être… comme elle. »

Reprenant sa respiration, Aethel se rend alors seulement compte que des larmes pointent au coin de ses yeux dorés. Ces gouttes salées ne naissent cependant pas de sa tristesse, mais de sa haine, envers sa mère adoptive et envers elle-même. Battant des cils pour les chasser, celles-ci s'écoulent le long de ses joues, venant finir leur course sur le pantalon du médecin.

« Malheureusement, mes créations ne crient pas. » ajoute-t-elle d'une voix rauque des regrets accumulés. « Et je suis aussi infâme qu'elle l'a été. »

Ses yeux cherchent de droite et de gauche un autre appui que celui du regard de son interlocuteur, mais finissent malgré tout par y retourner, par se plonger dans cet abysse de bonté qui l'attire tant qu'elle en perd un instant son souffle. La dernière question finit par tomber, aussi douce qu'elle est implacable, et pour le coup la nécromancienne garde le silence durant de longues minutes. Elle sait très bien ce qui l'intéresse chez son locuteur, mais peut-elle seulement le vocaliser ? Les mots se perdent dans sa gorge, et elle avance un peu plus son visage vers celui de son compagnon nocturne, frôlant le bout de son nez du sien avant de se retirer aussi vite, un sourire en coin venant briser le masque de haine puis de crainte qui s'est affiché sur son visage durant ces dernières minutes.

« Plusieurs choses, Docteur Omniell… Vy… » lâche-t-elle tout en le défiant du regard. « Vous êtes différent, comme moi. Oh, pas de la même façon, mais je sais reconnaître une fêlure quand j'en vois une - et je ne peux pas m'empêcher de vouloir rentrer dedans, pour l'analyser, la faire mienne. Ça, et votre bonté. Cette bonté incroyable, je veux la comprendre et m'en emparer. »

En somme, elle veut que Vy tout entier lui appartienne, ne serait-ce que pour quelques secondes, quelques minutes, quelques jours. Le temps de se lasser, peut-être, ou de développer une obsession dévorante à son encontre. Mais est-ce une bonne nouvelle pour lui ? Peut-être pas, tant l'assistante du Gouverneur est une femme étrange et complexe, aux atouts certains mais à la noirceur sans fin, ou tout du moins est-ce ainsi qu'elle se perçoit.

« Et si je ne me trompe pas… » murmure-t-elle en penchant un peu plus la tête de côté, affichant clairement sa curiosité. « Vous ne me voyez pas non plus comme une patiente ordinaire. Je suis avide de savoir ce que vous voyez chez moi. »

Ses mots sont clairs, nets et précis, aussi ardents que son souffle court, mais sa voix tremble un peu de peur d'être déraisonnable dans ses pensées et dans sa façon de les exprimer. Peut-être a-t-elle simplement tort et ne voit-il rien d'autre qu'une personne de plus à soigner ?



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Aethel Leiner
Dim 26 Mar - 16:52

   

Forgetting is not the same as healing


   


   
Cette proximité, cet "affrontement", tout cela avait un effet étrange au sein du psychologue qui n'avait jamais eu affaire à cela de toute sa carrière... Ou même, de toute sa vie. Hormis dans un sens, le lien étrange qu'il possédait avec son jumeau. Ici, avec Aethel, il y avait comme une sorte de... Discussion, aussi bien externe qu'interne entre les deux protagonistes. Des différences si énormes entre les deux, mais pourtant... Des ressemblances au plus profonds de leurs âmes? Deux personnes qui communiquaient avec leurs voix, mais aussi dans un sens, avec une certaine résonance de l'âme. Une résonance du traumatisme. Une résonance presque... Intime. Est ce parce qu'il voit en Aethel la même félure qu'il voit en lui, qu'il l'appela par son prénom alors qu'ils ne se connaissaient pas du tout? Peut-être. Est ce parce qu'il voit en l'assistante une âme tourmentée à un certain degrés comme lui? Quelqu'un qui a décider de suivre un chemin par la mort, plus que par la vie, finalement? Peut-être aussi. Le murmure de la jeune femme vint à frapper violemment le psychologue. Ce qu'il voyait de lui même à travers le reflet du miroir? Une question bien inattendu... Mais dont la réponse était simple. Il ne savait pas. Il ne se regardait jamais dans une glace. Il avait trop peur de voir son propre reflet finalement...

- Je... Je ne sais pas... Madame Leiner... Aethel... J'évite mon reflet comme la peste. J'ai parfois peur de voir ma propre faiblesse de me briser en la regardant vous savez...

Une certaine révélation, sans nulle doute qu'il n'aurait peut-être jamais exprimer sans cette proximité étrange, sans cette posture... Intimiste? On continue de courir tant qu'on ne fait pas attention à la fatigue. Pour l'humain, peut-être, continuons nous de faire ce que nous faisons tant que nous ne voyons pas nos propres problèmes, nos propres... échecs?

- Mais si vous me permettez cependant, je vois dans vos yeux le prisme d'une force aussi attirante que le soleil, Aethel. Risquerais-je de me brûler en sondant cette chaleur hypnotisant?

Un jeu dangereux. Pour Vy et peut-être aussi pour son interlocutrice. En explorant les faiblesses de l'autre, quand on allait trop loin, on montrait indubitablement ses propres faiblesses... Mais parfois il fallait tout donner pour aider un patient, même une partie de soi-même, même une partie de son âme. Le sourire carnassier qu'afficha la jeune femme lorsque le dernier fils Omniell la bloqua de ses mains le fit s'installer un peu plus confortablement sur son fauteuil, ne sachant pas si il devait en avoir peur, ou continuer de l'affronter. Mais s'il affichait de la peur, risquerait-elle de se sentir victorieuse et arrêter le jeu la? Alors il fallait vaincre ses aprioris et assumer le tout. Toujours souriant, toujours bienveillant, même si la lueur dans le regard de Vy avait changer, une légère flamme y brûlait, une certaine faim... Tout en regardant droit dans les yeux la jeune femme à qui il avait posé de nombreuses questions. Et il y répondit bien rapidement. Donnant toute les informations que cherchait le docteur. L'assistante jouant en plus avec une certaine délicatesse de ses mains, caressant la peau du jeune homme, ayant à chaque douceur un frisson plaisant dans le dos, comme s'il n'en était pas indifférent. Scotché et concentré sur les lèvres de la femme en face de lui, il réfléchissait. La rage qui bouillait en elle. La fascination. Ce lien puissant avec le Gouverneur qui semblait autant être son protecteur, qu'elle ne l'était pour lui.

Tant d'informations aussi importantes pour chercher à comprendre une femme aussi complexe. Une femme qui semblait alimenter sa propre haine d'elle même avec l'utilisation de son pouvoir. Une femme qui semblait s'enfermer dans ce cercle vicieux à se brûler elle même car elle ne s'acceptait pas, hormis par le prisme d'un homme qui avait été la pour elle. Un homme qui... était sacré pour elle. De par son propre aveu, de par ses propres paroles. Paroles qui vint la faire flancher, la faire regarder ailleurs. Un point faible dans le cœur d'une personne en peine. Quand elle vint remettre son regard dans celui de Vy, ce fût toujours ce même sourire qui l'attendait, ce regard apaisant d'une visage certes fatigué, mais qui se voulait le plus appréciable possible. Mais alors qu'Aethel se plongea dans une explication qui, au fur et à mesure qu'elle en parlait, semblait ronger son âme au point de lui mettre les larmes aux yeux, le psychologue se devait, comme au début de la discussion, rester immobile. Il ne pouvait pas arrêter une personne qui se confiait autant. Il devait lui permettre de déballer tout ce qu'elle avait dans son coeur. Se détruire en partie pour mieux se reconstruire. Comme quand on soignait un abcès. L'arracher fait mal, mais sans cela, on ne peut guérir. Une question à la fois, une réponse à la fois.

Mais il entendait la haine. La haine contre une mère abusive. La haine contre elle même de lui ressembler. Cette haine de cette magie. Cette haine qui lui demanda de fuir le regard du jeune homme qui maintenant cette prise. Plus de jeu sensuel, plus de caresse. Mais affronter la dureté des choses, de la vie. S'affronter soi même dans un sens contre un mur silencieux. Mais ce combat contre elle même s'arrêta net, tel un coup sec qui la métamorphosa aussi brutalement. Son visage changea, et le faite qu'elle vint rapidement coller son nez sur celui de Vy fit sursauter une nouvelle fois le jeune homme se retrouvant presque intimidé. Ce qu'elle disait vouloir de lui était... Bizarre. Mais la ou une personne aurait sûrement eu peur d'une telle déclaration, le dernier fils des Omniell y voyait un compliment. Il semblait être suffisamment intéressant, suffisamment cassé et reconstruit pour être presque un trophée à obtenir. A défaut d'être le trophée de sa famille détruite, il était au moins un psychologue assez particulier pour être le trophée d'une autre personne.

Mais la dernière question elle... Elle visait juste. Ce n'était pas qu'une simple patiente. Pas qu'une simple femme, aux yeux du docteur qui se rendit compte que tout ce qu'elle avait à dire sur cette partie de séance, avait été faite. C'était donc à lui d'agir il semblerait.

- Vous êtes en effet plus qu'une simple patiente, Aethel...

Pour joindre le geste à la parole, il vint relever sa main droite qui maintenant encore l'étreinte, allant jusqu'à déposer un doigt sous l'oeil de la jeune femme pour y récupérer une larme et aider à sécher ce visage qui a connu un tourment intense. Puis il fit de même avec le second oeil afin de parfaire le tout. Séchant par la suite sa main sur sa chemise, avant de reprendre l'étreinte initiale, un léger sourire amusé sur son visage.

- Je vois en vous... Ce que j'essaye de ne pas voir en moi. Quelque chose de briser, une fissure visible mais dont on ne souhaite pas s'y attarder car on a pas le temps, on a mieux à faire. Je souhaites aussi voir ce qui vous à fait mal, m'y engouffrer, la comprendre, l'analyser. Mais à une échelle plus élevé que par le prisme d'un simple psychologue, car vous êtes bien plus complexe qu'une simple patiente. Bien plus... Percutante qu'une simple personne. Mais je veux aussi voir jusqu'où vous serez capable d'aller dans votre envie de vous emparer de ce que je suis, Aethel.

Pour accompagner une nouvelle fois ce qu'il disait, il vint s'approcher son visage, touchant lui aussi le nez de la jeune femme, mais sans s'éloigner contrairement à elle. Un regard plus intense, intrigué. Il sentait le souffle chaud de la jeune femme alors qu'il l'a cherchait autant qu'elle le cherchait.

- Je vois une colère que je souhaites comprendre avant de l'éteindre. Une admiration aveugle que je souhaite analyser et assimiler. Je vois une fragilité, un fil si fin... Qui serait capable de casser et vous entrainer d'un côté comme de l'autre du spectre de la folie... Et je souhaite le consolider, guider vos pas car en faisant cela, je guiderais aussi les miens vers un meilleur chemin. Je vois une haine que je souhaites diriger vers autre chose que contre vous même car vous méritez de vous aimer, Aethel. Vous me fascinez, de manière plus intense qu'une patiente. De manière plus étrange qu'un être vivant. Et je souhaites vous aider d'une façon plus efficace qu'en tant que simple psychologue.

Vy savait quand il devait tirer ses cartes. Il savait contrôler sa personne pour ne pas être perturber, ou en tout cas essayer du mieux possible. Mais ce n'était pas que le simple psychologue qui parlait, mais l'homme à la fêlure. Il ne savait pas où cette discussion l'entrainerait, vers le meilleur comme le pire peut-être... Mais son coeur battait beaucoup trop la chamade pour entendre entièrement son cerveau et la raison. Il résonnait de manière si particulière avec son interlocutrice, presque de façon malsaine... Mais de façon si intrigante... Qu'il était impossible de ne pas s'y plonger.

- Je vous offrirais ce que vous souhaitez, si cela me permet de mieux vous comprendre, et de mieux avancer par moi même. Et je ne permettrais pas cela à n'importe qui... Vous serez donc la première. Aethel.

Un nouvel aveux, une forme de promesse, mais surtout, un pacte... Sera t'il malsain et nocif, ou tout son contraire?
KoalaVolant
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Dim 26 Mar - 20:25


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Forgetting is not the same as healing

Vy Omniel

Sa poitrine se soulevant par à-coups d'avoir tant parlé, la jeune femme observe maintenant le psychologue dans un silence troublant. Que peut-il bien se passer derrière ces pupilles sombres et cet air troublé ? Lui fait-elle de l'effet ? L'idée même a quelque chose de plaisant, sans qu'elle ne parviennent à mettre le doigt sur la raison d'une telle sensation. Cette nuit devait n'être qu'une de plus au compteur, pénible, et voilà qu'elle se construit autour de la plus passionnante des rencontres, de laquelle naît une fascination malsaine de la part de la Balance. Cet affrontement entre deux âmes fracturées est intellectuellement enjôleur, physiquement éprouvant. La proximité de leurs corps est également excitante.

Les pensées en vadrouille, elle se dit que, signées dans le sang, il y a certaines choses qu'elle n'aurait jamais pensé dire, un côté d'elle-même qu'elle n'aurait jamais imaginé montrer, une image de sa personne que seuls le Diable et elle connaissaient jusque là. À moins que celui-ci n'ait décidé de se montrer sous un visage humain ? … Non. Vy est bien trop bon pour ça, et c'est cette bonté qui attire Aethel comme un papillon vers la lumière qui lui est normalement interdite.

« Et si au contraire de se briser, votre reflet vous reconstruisait ? Plus horrible, plus magnifique que jamais… »

Car il y a de la beauté dans l'atroce réalité. Une élégance tordue, fragile, mais Ô combien désirable. Elle-même ne voit, dans le reflet des pupilles qui lui font face, qu'une abomination. Une chose étrange qui s'impose en reine bestiale, prête à dévorer l'âme de son interlocuteur comme un monstre se nourrissant de la moindre de ses pensées. Elle en veut plus, toujours plus de ce contact qui les relie. Pour découvrir autre chose que la bête, y retrouver peut-être une forme plus humaine de son caractère instable.

« Vous risquez de vous consumer, Docteur… À vous de voir si le jeu en vaut la chandelle. »

Car elle sera là, présente pour ramasser les morceaux, pour les réunir, les choyer, les protéger de tout ce qui n'est pas elle. Là, la voilà… L'obsession. Cette envie de posséder chaque parcelle de l'être qu'elle caresse avec une douceur exceptionnelle. Au fond d'elle-même, elle comprendrait si le psychologue décidait de briser cette proximité qui relie leurs peaux et leurs pensées mises à nues. Cependant, il ne le fait pas. Au contraire, il cherche lui-même à se noyer dans le soleil de ses yeux, à découvrir chaque part de son être, et à trouver comment le guérir pour faire d'elle une femme entière. À moins qu'il ne l'estime déjà absolue, d'une certaine façon - complète dans toute sa haine ?

Les réponses à ses questions, tant formulées que muettes, ne tarde pas. Elle est plus qu'une patiente. Mais quoi donc ? La rouquine se met alors à rougir légèrement au toucher d'une rare tendresse de la main de son locuteur, séchant ses larmes comme si elles n'avaient pas lieu d'être. Et au fond, c'est une vérité. Le temps des larmes devrait être passé depuis longtemps, alors pourquoi tant d'engouement à sortir en sanglots silencieux ? Fermant les yeux à ce contact réconfortant, la jeune femme écoute les paroles posées du psychologue, y décelant un sentiment nouveau, différent, une faim semblable à la sienne. Ce qu'il voit en elle, c'est plus que ce qu'elle-même n'a jamais osé voir. Cette pensée l'enflamme comme une bougie, d'un feu qui combat les ténèbres autant qu'elle les définissent. Ne pas avoir le temps de s'y attarder… Ces mots sont si justes qu'elle en perd son souffle.

Et à se chercher, ils se sont finalement trouvés.

Rouvrant ses yeux en sentant le nez de son compagnon nocturne contre le sien, un sourire félin vient étirer les lèvres pleines de l'assistante du Gouverneur. Sa complexité, il l'accepte, l'accueille, la protège presque de ses paroles percutantes qui touchent jusqu'au cœur de la membre des douze. Elle reprend alors ses caresses du bout des doigts, s'engageant à nouveau dans ce jeu dangereux qui se déroule comme le fil de sa fragilité à fleur de peau avec lequel il joue comme un maestro sur un instrument particulièrement délicat.

« Vy… » chuchote-t-elle, mélangeant la chaleur de leurs souffles si proches et pourtant si lointains.

Le masque tombe, la distance se réduit plus encore avec l'utilisation de ce seul prénom à l'endroit des titres et des civilités. L'or se fond dans l'obscurité, et c'est à peine si la lumière artificielle au-dessus de leur tête est encore utile tant les yeux d'Aethel brillent en cet instant. Cette dernière se pose une question sérieuse, vitale : vont-ils s'illuminer mutuellement, ou se brûler les ailes à force de jouer avec les faiblesses l'un de l'autre ? Seul le temps le dira mais, pour le moment, la chaleur qui se dégage de leur échange est bienfaitrice, apaisante, faisant battre la chamade à son cœur mourant.

Elle peut presque croire que cette fois-ci, ses révélations auront un effet favorable sur sa psyché. Peut-être parce qu'Asteria, qu'elle tient pourtant pour sacré, n'est pas suffisant pour guérir les multiples blessures qui parcourent sa conscience fracturée ? Pourtant, ce n'est qu'un homme qui lui fait actuellement face - un homme ayant étudié le fonctionnement de la pensée humaine, mais un homme aussi faible qu'elle-même peut l'être, avec ses qualités et ses défauts. Mais peut-être est-ce… L'Homme. Celui qui saura où chercher, et comment, pour faire ressortir le positif du négatif.

« Vous n'imaginez même pas jusqu'où je suis prête à aller pour obtenir ce que je veux. » ajoute-t-elle avant de glisser son nez le long de celui de son vis-à-vis.

Grignotant encore plus l'écart entre eux, la carmine vient poser ses lèvres rosées sur la joue du docteur, s'y attardant juste ce qu'il faut pour offrir tant le plaisir que le besoin avant de revenir à sa position initiale, dévorant Vy de son regard brûlant.

« Et présentement, je vous veux. »

Plus franche que la franchise elle-même, la jeune femme frotte son nez contre celui du Docteur Omniell, consciente du double tranchant de la phrase qu'elle vient de prononcer.

« Vos pensées, vos blessures, vos tentatives, votre âme, votre corps, je veux tout. Et sachez une chose importante : je ne veux pas être seulement la première - je veux aussi être la dernière. »

Car elle ne partage pas les faveurs, la belle - exige d'être la seule, l'unique, dans l'esprit du psychologue, au moins pour le temps qu'il passera sur son cas. Oh, bien sûr, elle ne lui interdit pas d'exercer son travail - loin de là. Mais après s'être ouverte au point d'en saigner intérieurement, la rousse exige un rendu à la hauteur de son don. Après tout, elle compte bien découvrir les secrets de son analyste, jusqu'au dernier. Cette promesse, ce pacte, elle le signerait de son sang si nécessaire, tout ça pour obtenir plus qu'un aveu - car elle aussi désire, à présent, faire avancer son compagnon nocturne vers une découverte de lui-même, qui semble s'ignorer autant qu'elle-même.

Baissant la tête pour venir poser son oreille sur le torse du psychologue, la rouquine esquisse un petit sourire satisfait tout en fermant les yeux pour mieux profiter de la danse du palpitant du jeune homme. De par ce seul geste de vérification, sa faim actuelle est assouvie de constater que leur passion bat au même rythme. La fatigue se ressent, et sans doute est-elle en partie responsable de cet abandon soudain, mais la demoiselle s'attarde, s'apaise de cette chorégraphie incontrôlable.

« Ainsi, vos paroles sont vraies… » murmure-t-elle tendrement.

Comme si, jusque là, son propre esprit avait douté des paroles du praticien. Ses doigts étreignent ceux du brun dans cette volonté toujours présente de le posséder tout entier tandis qu'elle laisse échapper un soupir de bien-être, de ces soupirs qui vous sauvent quand vous avez manqué d'air pendant trop longtemps.

Pourquoi lui, et pourquoi maintenant ? Les questions se posent sans trouver de réponses, et la sorcière ne les cherche pas nécessairement dans l'immédiat. Il y a en cet instant un ange dans son sourire, à la fois doux et sauvage, mais que l'observateur curieux ne se laisse pas berner : il y a toujours des racines qu'elle semble incapable de dompter.

« Pourquoi combattez-vous l'envie de fuir les démons enchaînés dans ma poitrine ? Les vôtres sont-ils si incontrôlables qu'ils recherchent les miens avec tant d'ardeur ? Ne voyez-vous pas un monstre dans mes cicatrices ? »

Relevant la tête, la Balance rouvre les yeux, véritable lever de soleil dans cette pièce décidément trop éclairée pour leur échange intimiste, faisant jouer le bout de son nez contre le menton du psychologue. Clairement pas un comportement à afficher envers n'importe quel personnel de santé mais quelque chose en elle lui dit que c'est exactement celui qu'elle doit avoir avec lui pour le faire sien. Que, quelque part, leur dialogue a déjà dépassé le stade de la normalité et ne saurait se formaliser d'un peu plus de proximité.

« Aujourd'hui, quelqu'un m'a dit vouloir attacher ma tête à une laisse et s'en servir pour taper les monstres. » lâche-t-elle soudainement, une expression craintive dans la voix et dans le regard. « J'ai peur d'être trop dure envers cette personne - mais elle a besoin que quelqu'un… s'occupe d'elle. En bien comme en mal. »

Est-elle trop exigeante envers les gens qui l'entourent ? Peut-être. Sans doute parce qu'elle ne peut s'empêcher de l'être envers elle-même. Elle essaye pourtant d'être bonne, même dans ses contraintes. Néanmoins, cet aveu est une preuve supplémentaire de la façon dont les autres la voient - tellement différemment de l'homme à qui elle s'adresse en ce moment.



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