[+18] Know thy self, know thy enemy [Ft. Baal]

Know thy self, know thy enemy

Son pigeon envoyé à l'un des lieutenants qu'on lui a recommandé dans la Diligentia, plus précisément le porteur de la constellation du lion, Aethel prit immédiatement les dispositions nécessaires pour privatiser le terrain d'entrainement pour la soirée. Seuls les spectateurs seraient autorisés, mais la place n'appartiendrait qu'à eux, et à eux seuls. La journée étant encore devant elle, la rouquine la passa à traiter des papiers pour le Gouverneur, échangeant par moment avec lui, notamment sur le fait qu'elle comptait s'entrainer ce jour-là pour améliorer ses compétences de garde du corps.

L'heure venue, elle repassa brièvement par chez elle pour se changer, enfilant brassière et tenue moulante pour ne pas être gênée dans ses futurs mouvements, puis se rendit immédiatement au terrain d'entrainement pour attendre son invité. Lorsqu'elle aperçu sa haute silhouette - parce que tout le monde était grand, de son point de vue minuscule -, elle croisa les bras et pencha la tête de côté, attendant patiemment qu'il arrive à sa hauteur pour claquer la langue.

« Je vous attendais plus tôt, Lieutenant. »

Parce que de son point de vue, arriver à l'heure n'était pas suffisant - il fallait arriver avec au moins une heure d'avance pour satisfaire la Petite Madame, qui pour le coup replaça une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille avant d'enchainer.

« J'ai plus l'habitude des armes classiques. J'aimerai essayer quelque chose de moins... conventionnel. »

Après tout, la demoiselle est plus habituée à l'épée et à la dague, des classiques, qu'à tout autre type d'arme, aussi se déplace-t-elle sur les bords du terrain pour désigner les râteliers, cherchant visiblement la perle rare qui attirera son attention. En matière d'armes, elle s'y connait un peu, mais cherche tout de même Baal du regard avec un air un peu perdu. Elle veut du challenge, ça se sent dans la façon qu'elle a de se tenir bien droite, une main sur la hanche, l'autre caressant les armes une à une comme si chacune recelait un secret que seule la pulpe de ses doigts peut révéler.

« Votre conseil ? »

Il sera toujours temps de lui préciser plus tard qu'elle tient à avoir un combat en bonne et due forme, sans retenue du fait qu'elle est une femme ou l'assistante du Gouverneur. Pour l'heure, le choix de l'arme est la chose la plus importante dans son esprit, et elle glisse la main sur une paire de kukris qu'elle regarde avec fascination avant de revenir poser son regard sur le grand brun.

Know thy self, know thy enemy

En effet, Baal est en avance. Mais pas assez. Ce n'est jamais assez pour Aethel, qui s'attend presque à ce que tous ses caprices soient exécutés dans la minute suivant leur annonce. Alors elle sourit, d'un sourire acide, en réponse à celui, bas, qui lui est adressé. Heureusement pour lui, ce n'est pas pour sa ponctualité qu'elle l'a convoqué, et c'est avec naturel qu'elle prend possession de la conversation, détournant aussitôt son attention sur les armes plutôt que sur la carrure impressionnante de son interlocuteur. Pour l'heure, si elle doit se baser sur cette seule donnée, il fera un formidable adversaire.

« Je me bats généralement à l'épée longue et à la dague. »

Façon comme une autre de garder de la distance si nécessaire, et de la combler dès qu'un point faible est trouvé dans la garde de son adversaire. Un grand classique qu'elle affectionne tout particulièrement et qui a déjà fait ses preuves sur le terrain, en témoignent les différentes distinctions qu'elle a reçues durant sa carrière dans la Militia. Malheureusement, ce temps est révolu, et son style de combat s'émousse tout doucement, ne trouvant pas d'adversaire à la hauteur ou, plus souvent, d'adversaire prêt à prendre le risque d'abimer la jolie poupée du Gouverneur. Certes, elle est petite et menue, mais ça ne fait pas d'elle une jolie figurine de sucre glace prête à fondre en larmes à la moindre petite blessure. Il faudrait que les gens se mettent ça en tête, et qu'ils en retirent les aprioris sur son pouvoir, qu'elle ne peut de toute façon pas utiliser hors des murs de la ville. À moins qu'on ne la soupçonne d'être capable de meurtre juste pour en faire usage ? Non, ce serait pousser le vice un peu trop loin.

Mais son interlocuteur ne semble pas la juger à sa carrure, ce qui lui apporte une certaine satisfaction qui ne fait que s'accentuer lorsqu'il classe les kukris dans la catégorie des armes classiques. Bien, il sait ce qu'il fait.

« Trop classique. » lui accorde-t-elle de bonne grâce.

Continuant sa ronde, touchant chaque arme avec une délicatesse digne d'une danseuse, elle frôle du bout des doigts les armes citées par Baal. Les sai l'intéressent, les kama un peu moins. La dernière arme, en revanche, retient son attention, et elle la désigne en tournant un regard interrogatif vers le lieutenant.

« Celle-ci ? Intéressant. »

Sans attendre, elle s'empare du kusarigama et le retourne entre ses mains, soupesant son poids. Léger, mais pas autant qu'elle ne l'a supposé au premier abord. Cependant, elle se retrouve dans l'idée de pouvoir user de la chaine pour s'emparer de l'arme d'un adversaire pour le ramener jusqu'à elle afin de frapper avec la lame. Elle voit déjà plusieurs avantages à une arme pareille, et esquisse un sourire à la fois ravi et carnassier.

« Apprenez-moi. Sans me ménager, je vous prie. »

Se rapprochant cette fois-ci du grand brun, elle pose l'index et le majeur sur son bras et remonte lentement jusqu'à son épaule, puis sa joue. Son regard se fait plus menaçant tandis qu'elle susurre tout bas :

« Je ne suis pas une petite chose à ne surtout pas abîmer. Est-ce bien compris, Lieutenant ? »

Puis elle se retourne, prenant l'arme des deux mains, l'une sur le manche de la lame, l'autre sur la chaîne, visant un des mannequins d'entrainement fait de paille et équipé d'une épée de bois. Une cible facile pour commencer à prendre l'arme en mains, avant de passer aux choses sérieuses.

« Est-ce que je la tiens bien ? N'hésitez pas à me corriger. »

D'un coup d'œil par-dessus son épaule, elle jauge celui qu'elle vient de nommer son instructeur pour les prochaines heures tandis que quelques curieux, attirés par la privatisation du terrain d'entrainement, s'amassent déjà sur les bords de ce dernier pour admirer le spectacle.

Know thy self, know thy enemy

Lorsque Baal accepte de lui apprendre le maniement de l'arme l'intéressant, Aethel esquisse un sourire ravi, partant presque d'une oreille à l'autre, comme une enfant à qui on a offert le plus beau cadeau existant pour son anniversaire. Non pas qu'elle y connaissance grand chose en anniversaire, ne les fêtant pas, mais la joie sauvage qui se dégage de sa mimique éclaire entièrement son visage fin aux lèvres rosées. Par contre, le discret rougissement de son interlocuteur la fait rougir à son tour, la forçant à se détourner pour que cette faiblesse momentanée ne soit pas remarquée. Son côté tactile et bien moins sûre d'elle qu'elle ne le montre ne fait qu'agrandir sa gêne à l'idée que son contact ait pu faire de l'effet au Lion.

« Je m'estime compétente, mais pas en suffisance. » place-t-elle d'une petite voix.

Elle veut apprendre à manier plus d'armes que ses classiques, pour pouvoir palier à toutes les situations. Elle n'a pas assez de variations pour protéger le Gouverneur, et c'est donc avec un nouveau sourire carnassier qu'elle répond au regard ambré qui la défie. L'état d'esprit du Lieutenant de la Diligentia lui plait, et elle commence à faire jouer l'arme entre ses doigts fins pour bien en prendre possession. Le poids commence à lui être familier, elle s'acclimate à son mouvement. Ainsi, elle observe avec attention l'action de son instructeur, yeux plissés par la concentration. Lorsqu'il termine sa démonstration, elle fait tourner à son tour la chaîne de son arme et l'envoie d'un coup aussi sec que précis sur le mannequin, l'enroulant autour de son arme de bois. Tirant dans l'autre sens, elle le désarme avec un certain talent, même si la frustration se lit sur son visage ; aussitôt, elle se remet en position et réitère l'expérience, enroulant enfin sa chaîne autour du cou du mannequin, ce à quoi elle lâche une exclamation de délice pur.

« Je vois l'idée. Maintenant, en position, soldat. » annonce-t-elle en allant récupérer sa chaîne.

Quelques sifflements s'échappent de la troupe qui s'est réunie pour regarder l'entrainement privé, et certains semblent même crier soit son nom, soit celui de Baal. À tous les coups, les paris sont déjà ouverts. Une certaine fierté lui gonfle la poitrine tandis qu'elle se retourne vers le grand brun, lui adressant un sourire mutin. Elle se sent prête à mettre sa nouvelle acquisition en pratique sur une cible mouvante, surtout en sachant que cette dernière ne la ménagera pas et ne semble pour le moment pas la juger outre mesure.

Elle fait déjà tourner sa chaîne, la jeune femme, attendant patiemment que Baal s'équipe de sa propre arme de prédilection. Bien sûr, elle a conscience d'être désavantagée par son choix inhabituel, mais le challenge l'excite en suffisance pour rougir ses joues et faire éclater son sourire si particulier, une canine mordant sa lèvre inférieure.

« J'espère que vous serez un défi à la hauteur. »

Provocation intentionnelle pour pousser son adversaire à la faute, sa langue de vipère se réveillant en même temps que son instinct de combattante, prête qu'elle est déjà à tenter de désarmer son vis-à-vis ou à au moins entraver son bras pour se rapprocher de lui avec sa lame. De son côté, en tout cas, Aethel compte bien mettre tout son cœur dans ce combat, sans se soucier des potentielles blessures infligées à l'arme réelle. Des cicatrices de plus ou de moins, où pouvait bien être le soucis ?

L'entièreté de son attention dirigée sur son compagnon, elle ne peut s'empêcher de remarquer ses muscles qui roulent sous le tissu de ses vêtements comme ceux d'un félin prêt à l'attaque. En réponse, elle fait danser ses épaules pour se détendre légèrement, afin de s'accorder une souplesse supplémentaire, déjà aidée dans ses mouvements par ses vêtements moulants les formes féminines de son corps.

Know thy self, know thy enemy

Si la provocation ne fonctionne pas, Aethel n'en est pas moins satisfaite - il est appréciable pour elle de constater que son adversaire garde la tête froide, même face à un défi. Ce n'est pas le genre d'homme à se jeter dans la mêlée sans réfléchir, au risque de perdre un combattant efficace contre les monstres. Faisant tourner la chaîne de son arme, la jeune femme commence à se déplacer vers la gauche, gardant son regard rivé sur son adversaire maintenant armé d'un katana de qualité. Sa posture est bonne, sa garde presque parfaite. Celle d'Aethel, un peu moins, mais elle a l'avantage de la distance, qu'elle peut combler quand bon lui semble. L'idéal, toutefois, n'est pas de prendre l'ascendant sur le début du combat - mieux vaut laisser venir le Lieutenant, pour avoir l'angle d'attaque souhaité afin de lui subtiliser son arme et passer directement au corps-à-corps. Cela dit, il n'est pas si bête que ça : il n'attaquera pas le premier, et sa façon d'agir, de la détailler de haut en bas, indique clairement cet état de fait.

Résultat, la Balance fait un nouveau pas de côté, puis un autre en arrière, creusant volontairement l'écart qu'il y a entre eux pour prendre son élan... Puis, lorsque la distance lui convient, elle prend appui sur une jambe placée en arrière et s'élance vers l'avant, envoyant sa chaîne dans la même direction, non pas pour saisir l'arme, mais bel et bien pour s'enrouler autour du poignet. Le lancer n'est pas parfait, peut-être un peu trop précipité - toujours est-il que le kusarigama vient entourer l'avant-bras plutôt que la zone visée, le petit fléau à son extrémité venant percuter le coude de Baal avec dureté.

Sans s'arrêter pour une analyse excessive qui lui ferait perdre de précieuses secondes, la rouquine continue sur sa lancée et se rapproche rapidement de l'attaquant, venant percuter la lame de son katana de celle de son kama, glissant volontairement tout du long de l'arme pour faire chanter l'acier, lui arrachant de petites étincelles au passage.

« La balle est dans votre camp, Lieutenant. » lance-t-elle dans un sourire carnassier.

D'un bond en arrière, elle remet de la distance entre elle et le brun, séparant leurs armes dans un tintement grisant qui lui empli les oreilles d'une mélodie qu'elle n'a plus entendue depuis des lustres - celle d'un combat à la hauteur de ses attentes, arme contre arme, corps contre corps. Et c'est qu'elle se déplace vite, la jeune femme, son corps musclé habitué à un style fulgurant faisant appel à son agilité plus qu'à sa force physique qui, si elle n'est pas en reste pour sa stature, n'est tout de même pas son atout principal. Maintenant que sa proie est attrapée, elle tire sur la chaîne pour tenter de le déstabiliser vers l'avant, bien décidée à le cueillir en chemin.

Mais les choses ne peuvent pas être aussi simples, n'est-ce pas ? Et ce n'est d'ailleurs pas ce qu'elle attend. Elle veut avant tout voir ce qu'un membre de la Diligentia a dans le ventre, et plus particulièrement un haut gradé comme celui qu'elle a en face d'elle. De plus, elle attend de grandes choses de la part d'un porteur d'une des douze constellations principales.

Sautillant doucement de droite et de gauche, gardant ses appuis pour parer un éventuel coup bien placé, la demoiselle paraît presque plus danser que se battre, semblant presque avoir oublié qu'elle n'est pas là pour planter son compagnon d'entrainement. Les cris autour d'eux commencent à se régulariser pour laisser autant la place au prénom d'Aethel qu'à celui de Baal. Visiblement, le public est convaincu par les capacités provoquantes de la sorcière aux cheveux de feu et n'attend qu'une chose : que son adversaire réponde avec autant d'aplomb.

Know thy self, know thy enemy

Si la Balance reste parfaitement impassible aux  encouragements provenant de la bordure d'entrainement, elle est clairement excitée par le combat. Les joues rougies par l'effort, les lèvres entrouvertes sur un souffle qu'elle garde mesuré, elle attend avec impatience les prochains mouvements de son adversaire ; et le ravissement est au rendez-vous. Loin de perdre son équilibre, ce dernier s'avance d'un pas pour résister à sa tentative de l'attirer à elle et inverse la tendance, tirant à son tour sur la chaîne. Prévisible, certes, mais ça ne change rien aux faits : la rousse est loin d'être suffisamment forte pour ne pas se faire emporter par la traction, et elle était bien trop concentrée sur ses propres mouvements pour prévoir avec justesse celui du Lieutenant.

En moins de temps qu'il en faut pour le dire, la voilà qui se retrouve contre le torse puissant de son compétiteur, sa poitrine soulevée au rythme de sa respiration rapide tandis qu'elle lève la tête pour plonger les yeux dans les siens. Loin de se vexer de ce sourire mesquin qu'elle voit apparaître sur son visage, elle lui trouve un certain charme de par le fait qu'en cet instant il la domine totalement. Bloquée d'un côté par la main qui enserre son poignet et de l'autre par le katana qui frôle son cou, la jeune femme semble en effet bloquée.

« Coincée, Lieutenant ? Vraiment ? »

Son sourire sauvage revient tandis qu'elle esquisse un petit mouvement du menton, laissant la lame marquer sa chair pour y laisser une fine trace sanglante. Comme elle l'a laissé entendre plus tôt, la menace d'une blessure ne semble pas l'atteindre outre mesure. Lâchant ensuite la chaîne qui la maintient de force contre le torse musclé de Baal, elle amène sa main libre sur la joue du combattant pour lui prodiguer une caresse d'une rare douceur avant de soudainement s'abaisser et passer sous leurs bras respectifs, tordant son poignet dans le processus pour passer derrière l'attaquant. Là, elle retourne son articulation pour forcer le relâchement de la grippe de son adversaire sur sa chair et enchaîne directement en faisant un tour sur elle-même, amenant à son tour son arme au niveau du cou de son adversaire - cette dernière faisant parfaitement le tour de celui-ci de par la forme du kama. Un geste en arrière, et elle lui trancherait net la gorge.

Venant coller les formes de son corps contre le dos de son compagnon, la jeune femme se redresse sur la pointe des pieds pour mieux venir chuchoter à son oreille quelques petits mots frissonnants.

« Un à un. »

Puis de reculer l'arme très lentement, jusqu'à la plaquer contre la peau du Diligentia, y laissant à son tour une marque fine qui, une fois guérie, ne laissera même pas de cicatrice. Dommage. L'assistante du Gouverneur ne dirait pas non à blesser plus avant son vis-à-vis pour annoncer à tous qu'elle a réussi à le prendre au dépourvu au moins une fois. Car ce n'est là que le début de leur ballet, ce qu'elle annonce en retirant enfin le kama de l'épiderme de sa proie, se reculant de quelques pas pour se remettre en position de combat, récupérant d'un geste sec la chaîne qui de par son relâchement était retombée, inutile, au sol. Recommençant à la faire tourner, la rouquine n'attend qu'une chose : que son concurrent se retourne pour viser son arme et l'en débarrasser, histoire de voir ce qu'il vaut au corps-à-corps pur.

De leur échange se dégage une certaine forme de séduction qui n'existe que dans une passe d'armes et à laquelle la demoiselle n'est pas insensible. Les deux lames scintillent maintenant d'une mince couche de sang, échauffant un peu plus celui de la Balance qui n'attend qu'une chose : la suite, ce combat la poussant déjà dans ses retranchements sans pour autant lui faire encore perdre de terrain.

Know thy self, know thy enemy

La jeune femme reprend lentement son souffle, sa poitrine se soulevant et s'abaissant au rythme qu'elle impose à son corps. La sueur colle son t-shirt fin contre ses formes pulpeuses, tandis qu'elle écarte légèrement les jambes pour se mettre dans une position à nouveau sautillante. Ne pas perdre son calme, rester concentrée, et tout ira bien. Lorsqu'il se retourne vers elle, plein de défiance et d'un désir nouveau, l'assistante du Gouverneur esquisse un sourire goguenard avant de s'élancer vers lui dans une parfaite mimique de son propre mouvement brusque vers l'avant. Déjà, sa chaîne vole vers l'avant, venant s'enrouler autour du katana de son adversaire avant qu'elle ne tire dessus… et se retrouve à faire la même erreur que la dernière fois, se faisant entrainer vers l'avant avant de perdre sa grippe sur sa propre arme.

Déstabilisée, la Balance regarde le kama s'envoler et atterrir non loin du katana, soulevant un nuage de poussière qui lui fait soudain réaliser qu'elle est maintenant aussi destinée au corps-à-corps avec… un géant à la carrure clairement plus marqué que la sienne. Même sans chaîne, le kama restait un avantage certain contre une personne à mains nues, mais maintenant...

L'instant suivant, leurs corps se rencontrèrent, s'entrechoquèrent, et roulèrent dans un nuage de poussière jusqu'à ce que Baal se retrouve au-dessus d'elle, la tenant à sa merci, mains fermement liées au-dessus de sa tête et une autre, plus imposante, pressée contre son cou de cygne. Son murmure la fait frissonner, à la fois de plaisir et d'agacement, tandis qu'elle tourne la tête pour le suivre du regard, se léchant le pourtour de la lèvre supérieure tandis qu'elle réfléchit à son prochain mouvement.

« Deux à un. Je vous l'accorde. » lui chuchote-t-elle à son tour en frôlant sa joue de ses lèvres rosées.

Pareille à un serpent, la rousse enroule ses jambes autour des hanches du diligentia, le plaquant plus encore contre son propre corps pour qu'il ressente son excitation dans la façon dont elle se tortille, cherchant à libérer ses poignets, et dans sa respiration saccadée délicieusement accompagnée d'un battement de cœur dévastateur.

« On pourrait simplement rester ainsi. »

Un petit rire rauque lui échappe tandis qu'elle tend sa tête en arrière pour observer ses mains prises dans un étau duquel elle ne peut se défaire. Ne restent que deux solutions, l'une plutôt classique et l'autre carrément vicieuse. Se décidant pour la première, la carmine se désenroule et replie de force ses jambes contre son ventre, faisant barrage à celui du brun auquel elle adresse un grand sourire victorieux avant de poser le plat de ses bottes sur les muscles ventraux de son adversaire, se détendant d'un coup, d'un seul, pour faire catapulte. Oh, elle ne pense pas avoir la force nécessaire pour se dégager entièrement avec sa prise catapulte, mais c'est juste ce qu'il lui faut pour rouler sur le côté, emportant son rival avec elle dans la poussière jusqu'à le chevaucher à son tour, s'asseyant confortablement sur lui tout en maintenant ses mains en l'air pour qu'il reste redressé tout contre elle.

« Et maintenant… » murmure-t-elle en ondulant d'une façon presque érotique. « Je pourrai devenir une très mauvaise fille, si vous n'abdiquez pas. »

Et comme pour illustrer son propos, elle se redresse sur une de ses jambes, se contorsionnant gracieusement pour venir placer son pied au niveau des parties intimes de Baal - car dans un combat, tous les coups sont permis, n'est-il pas ?

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Corps contre corps, sa poitrine se soulevant et s'abaissant contre le torse puissant de son adversaire, Aethel se sent excitée comme elle l'est rarement. Ce combat, si déséquilibré soit-il, est largement supérieur à tous ceux qu'elle a pu mener jusque là. Cependant, sans son arme, elle n'a plus le choix et se doit de recourir à des tactiques d'une bassesse sans nom, raison pour laquelle elle se redresse sur sa jambe droite pour appuyer son pied gauche au niveau des parties intimes de Baal. Elle n'osera pas ? C'est bien mal la connaître. Mais elle n'est pas stupide et ne se fait pas confiance pour abattre un homme de la stature du brun d'une simple menace qui bientôt devient tentation alors qu'il caresse lentement sa cuisse, lui procurant de petits frissons de plaisir tandis qu'il descend jusqu'à sa cheville avant de la tirer violemment vers lui, la forçant à reprendre sa position de base dans une grimace de brève douleur tandis que leurs bassins se rencontrent à nouveau.

« Sachez que contre vous, Lieutenant, j'oserai tout. Quitte à vous faire perdre la tête. » lâche-t-elle sensuellement en rapprochant son visage du sien, se faisant frôler leurs nez.

La rousse, abandonner ? À ce stade, elle était prête à utiliser toutes les méthodes en sa possession, même celles qui risquaient de la mettre elle en péril. La tête légèrement penchée en arrière pour suivre la main qui s'est emparée de ses cheveux, défaisant au passage sa tresse lâche, la Balance se lèche de nouveau les lèvres en réfléchissant à la vitesse de la lumière au prochain coup qu'elle peut se permettre. Bien sûr, il y a ça. De quoi déstabilisé le membre de la Diligentia, tant par son audace que sa témérité.

« Et rassurez-vous : je suis bien loin de vous sousestimer. Vous êtes un adversaire formidable. »

Son souffle dans son cou la laisse pantelante mais néanmoins de plus en plus sûre d'elle. D'un appui soudain de sa cheville relâchée, la Balance se propulse dans les airs, son front venant toucher celui de son rival tandis qu'un craquement se fait entendre au niveau de son épaule repliée. Pliant souplement son autre genou, la jeune femme vient donner un coup de ce dernier dans les parties intimes de Baal, déloyale au possible, et n'ayant pas hésité une seule seconde à se déboiter l'épaule pour exercer le seul mouvement qui peut encore la sauver en perturbant potentiellement son concurrent et en s'attaquant à sa virilité qu'elle a pu sentir pulser contre sa propre anatomie. Elle espère en tout cas que son envol momentané a intensifié l'impact, même si elle se sent un peu désolée pour l'homme qu'elle vise sans pitié.

À sa technique à toute épreuve, les cris des spectateurs s'élèvent, certains admiratifs, d'autres clairement réprobateurs. On ne peut pas faire des heureux en tout. Reprenant sa main libre pour la plaquer contre le torse de Baal, la garde-du-corps le plaque contre le sol et s'allonge sur lui, le genoux toujours fermement placé sur ses bijoux de famille, prêt à remonter au moindre signe qu'il se débat.

« Un point de plus pour moi. »

Un monstre, se murmure à travers la foule. Il est un fait qu'Aethel n'y est pas allée de main morte, consciente que la moindre hésitation au dehors ou face à un attaquant signifie la mort. D'un autre côté, leur combat est tellement acharné qu'il est difficile de désigner un gagnant dans cette situation qui relève maintenant plus de l'étreinte voluptueuse que du combat pur et dur, tandis qu'elle s'agite légèrement contre lui pour tenter de dégager son bras de son dos. La douleur la transperce de part et d'autre, la faisant gémir doucement, d'un souffle presque suppliant, et elle sait de source sûre que les médecins ne vont pas aimer l'explication accompagnant ce déboitage en règle.

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Elle le sent tout contre elle, aussi chaud que la braise, son torse se soulevant par à-coups maîtrisés - une comparaison à la hauteur du pouvoir qu'il maîtrise. D'ailleurs, pourquoi n'a-t-il pas encore fait usage de ce dernier pour la pousser dans ses derniers retranchements ? A-t-il peur de prendre le dessus sur elle d'une façon qu'elle ne pourrait pas gérer ? Dans un sens, Aethel lui est reconnaissante pour cette attention, ne pouvant envisager que d'éteindre les flammes en se roulant dans la poussière, mais aussi frustrée de ne pas se montrer assez à la hauteur du combat. Cela dit, elle se débrouille tout aussi bien au corps-à-corps qu'à l'arme blanche, et c'est un sourire animal qui s'affiche sur son visage de poupée lorsqu'elle s'envole pour rencontrer le front de son adversaire. Le claquement de son épaule lui arrache une grimace, mais c'est victorieuse qu'elle s'installe sur son rival, l'observant poser le dos de sa main libre sur son front en pouffant.

« Un point reste un point. » lâche-t-elle d'un ton vaguement boudeur.

Puis elle s'agite sur le corps de son concurrent, faisant grimper un peu plus la température entre eux tout en gémissant de sentir son épaule refuser de lui obéir. Lorsqu'il la relâche enfin, elle pousse un soupir de soulagement vite suivi par un petit cri de surprise en se retrouvant de nouveau à terre, dominée de toute la stature de Baal. Son bras posé au sol lui fait moins mal - contre toute attente, elle se sent prête à continuer le combat, et son regard défiant l'indique clairement tandis qu'il se plonge dans l'ambre de celui du Lieutenant qui s'empare de sa nuque avec autant de douceur que de fermeté. Son souffle sur son cou, ce murmure à son oreille… Puis la morsure qui arracha un gémissement bien différent à l'assistante - celui du plaisir, dans un petit souffle d'une délicatesse qui contraste avec son corps qui se cambre pour se coller plus encore contre celui de son assaillant. Clairement, la rousse n'est pas insensible à ce genre d'attention.

« Je pourrai. »

Un chuchotement sur le même ton que celui employé par Baal, d'une voix transpirant l'érotisme dont les deux compétiteurs faisaient maintenant preuve. Mais avant tout, un vilain garçon mérite une punition. Se redressant sur ses coudes, ignorant la douleur qui fuse dans son bras blessé, la Balance plaque sa poitrine pulpeuse contre le torse du jeune homme et vient soudainement lui mordre le cou, y laissant la marque de ses dents ainsi que celle, toute aussi flagrante, d'un suçon qu'elle lèche ensuite consciencieusement jusqu'à remonter à l'oreille du brun pour la mordiller à son tour.

« J'ai toujours un bras et des jambes de fonctionnels. »

Agrippant les hanches de son adversaire de ses jambes, la jeune femme plaque son bassin contre le sien, se frottant contre lui pour mieux le déstabiliser tandis qu'elle se laisse retomber sur le dos, dans la poussière qui la recouvre maintenant entièrement de par leurs enchaînements au sol. Son bras intact se relève alors et c'est avec rapidité qu'elle effectué un claquage dans le cou de son rival, y mettant assez de force pour sonner presque n'importe qui - mais probablement pas Baal. Le tout est de ne pas abandonner le combat, la belle est bien trop fière pour ça.